La compagnie aérienne Eastern Airways assurera à partir de janvier la liaison entre Rodez et Paris, jusque là assurée par HOP! Air France au nom de l’obligation de service public (OSP). Mais elle abandonne dans le même temps son LorientLyon, ligne qui devrait être confiée au groupe Enhance Aéro. A partir du 20 janvier 2016, c’est la compagnie régionale britannique Eastern Airways qui assurera la liaison sans concurrence entre l’aéroport de Rodez-Aveyron et Paris-Orly, à bord d’un Embraer 145 de 50 places. Pas d’horaires disponibles en ligne, mais HOP! propose cet hiver 20 rotations par semaine sur cette ligne OSP (trois vols par jour sauf le samedi, deux seulement).Selon le site aveyron.fr, le comité du syndicat mixte de l’aéroport de Rodez a choisi la compagnie anglaise à l’unanimité lundi car elle était la « mieux disante » parmi deux candidates à la reprise : les arguments pris en compte portaient « sur la fiabilité de la ligne, le type d’avion (qui fait gagner 20 minutes sur le trajet, avec un plus grand confort), les sollicitations financières de la compagnie (4,632 M€ avec Eastern Airways pour 4 ans contre plus de 6 M€ pour HOP!) ». Quant aux tarifs, « ils devraient se situer entre 178 € et 598 € pour un aller-retour », avec un prix moyen de l’ordre de 360 €. Pour Eastern Airways, Rodez (où une équipe d’une quinzaine de personnes va prendre pied) « sera la tête de pont en France ». Le choix d’Eastern Airways à Rodez intervient alors qu’elle mettra fin le 31 décembre à son activité sur la liaison entre l’aéroport de Lorient-Bretagne Sud et Paris-Orly : la CCI du Morbihan a retenu pour la remplacer l’offre du groupe Enhance Aéro, qui lancera ses opérations le 1er mars 2016, et immédiatement sollicité la Région pour compléter le financement (les offres de Chalair et HOP! ont été rejetées). « Sous réserve de l’engagement de plusieurs partenaires financiers, cette décision sera concrétisée par la signature d’une convention de Délégation de Service Public dont les conditions d’exécution sont en cours de négociation », un ERJ145 de 49 places sera déployé sur cette ligne, la première régulière en France pour Enhance Aéro. Le groupe basé à Clermont-Ferrand est spécialisé dans les « vols à la demande, les vols VIP et le transport d’équipes sportives, dont des clubs de football de Ligue 1 sous contrat annuel comme Le Stade Rennais, En Avant Guingamp et le FC Nantes et d’autres ponctuellement, le FC Lorient et le PSG pour ne citer qu’eux ». La durée de vol sera de 1h10, et la compagnie assure une arrivée à Lyon « avant 08h00 » : avec cette nouvelle offre, les entreprises bretonnes « pourront effectuer l’aller-retour dans la journée ou accéder aux correspondances ». Courant 2016, l’opérateur retenu rendra disponible le WIFI à bord et l’accès à une console multimédia pour la lecture digitale des journaux. Des prises 220V seront également installées à proximité de chaque siège. « Autant de services adaptés pour les voyageurs affaires qui sont majoritaires sur cette ligne », conclut la CCI. Mais la CCI aura besoin de financement pour assurer cette ligne ouverte en 1997, dans le cadre d’une obligation de service public, mais n’ayant accueilli que 18 000 passagers cette année selon Le Télégramme. Cette liaison d’aménagement du territoire a longtemps bénéficié d’une subvention de l’Etat à hauteur de 70%, complétée par des engagements du Conseil général du Morbihan, de l’Agglomération de Lorient et de la CCI du Morbihan, gestionnaire de la plateforme aéroportuaire pour le compte de l’Etat. Depuis, l’Etat a réduit fortement sa participation jusqu’à son retrait annoncé à compter de 2016, suivi dans cette démarche par la Région. L’application de la loi NOTRe impose également au Conseil Départemental du Morbihan de se retirer de ce type de financement. « L’impasse financière prévisible au 1er janvier 2016 » a donc contraint la CCI du Morbihan à dénoncer le marché en cours et à relancer un appel d’offres à la hauteur des financements à ce jour garantis (200.000 euros par la CCI, et autant par l’agglomération alors que le déficit structurel serait de 900.000 euros) ; elle « compte sur ses partenaires institutionnels pour leur soutien financier, et aussi sur les entreprises pour que perdure cette ligne déterminante pour la vitalité du territoire et qui se verra optimisée en termes de qualité de services ».