La vente à Fraport, opérateur de Francfort, de quatorze aéroports régionaux a rapporté lundi à la Grèce 1,234 milliard d’euros, alors que le pays poursuit sa campagne de privatisations comme promis lors de l’obtention du troisième plan de relance en juillet dernier. Dans son communiqué du 15 décembre 2015, l’opérateur aéroportuaire allemand annonce que le consortium formé avec la société grecque Copelouzoz (Fraport y est « clairement » majoritaire) a obtenu le droit pour 40 ans « d'utilisation, de gestion, de développement et d'exploitation » de ces aéroports : Aktio (PVK), Kavala (KVA), Thessalonique (SKG), et dans les îles Corfou (CFU), Chania/La Canée (CHQ), Kefalonia/Céphalonique (EFL), Kos (KGS), Mytilène (MJT), Mykonos (JMK), Rhodes (RHO), Samos (KGS), Santorin (JTR), Skiathos (JSI) et Zakynthos (ZTH). Fraport devra en outre payer un loyer annuel de 22,9 millions d’euros, et s’est engagé à investir un total de 330 millions d’euros d'ici 2020. Tout cela entrera en vigueur à la fin des concessions en cours, à l’automne 2016 : c’est à ce moment que Fraport devra régler la facture de 1,2 milliard d’euros. L’Etat grec restera propriétaire des aéroports. L'agence grecque de privatisation Hellenic Republic Asset Development Fund avait retenu en aout dernier la candidature du consortium emmené par Fraport pour la privatisation des 14 plateformes régionales. Elle figurait parmi les exigences des créanciers de la Grèce tout comme celle de ports tels que le Pirée, de biens immobiliers ou du gestionnaire des chemins de fer ROSCO, en échange du troisième plan de relance, d’un montant de 85 milliards de dollars. Les deux parties avaient en fait abouti dès novembre 2014 à un protocole d’accord, mais il avait été remis en cause par le gouvernement d’Alexis Tsipras en janvier lors de l’arrivée au pouvoir de Syriza. Les 14 aéroports concernés par la privatisation ont accueilli l’année dernière 22 millions de passagers, dont 77% sur des liaisons internationales ; le trafic devrait y dépasser 23 millions de voyageurs cette année.