Le syndicat de pilotes SNPL parle d’une « illusion parfaitement entretenue » par la compagnie aérienne easyJet à propos de son expansion en France l’année prochaine. Ce qui n’empêche pas la low cost d’annoncer un trafic record pour vendredi prochain quand ses passagers « rentreront à la maison pour Noël ». Dans un communiqué du 16 décembre 2015, le Bureau SNPL easyJet revient sur les 30 nouvelles lignes régulières ou saisonnières annoncées pour 2016 par la spécialiste britannique du vol pas cher, qui lui feront passer le cap des 200 routes dans l’hexagone. Il tient à dénoncer « la réalité sociale qui se cache derrière cette annonce », car cette expansion s’effectue selon lui « en partie au détriment de l’emploi français ». Reconnaissant qu’on ne peut « que se réjouir du développement d’easyJet qui offre un plus grand choix de destinations aux voyageurs de l’Hexagone », le SNPL explique que les effets d’annonce de la low cost ne doivent pas masquer le fait que « seul un tiers de ce développement concernera de nouveaux emplois en France, et que seuls deux avions supplémentaires seront basés sur notre territoire ». Pour le syndicat, l’activité sera majoritairement réalisée par un redéploiement du programme de vol à partir des bases d’easyJet dans les aéroports français, et par l’utilisation de personnels « non basés en France et non soumis au droit français. C’est donc en partie sans versement de charges sociales et sans contribution au régime français de sécurité sociale que ce développement se fera ». Une réalité économique « sans doute satisfaisante pour les actionnaires d’easyJet », écrit encore le SNPL, mais qui le sera beaucoup moins pour les pilotes « sous contrats de travail néerlandais, portugais ou encore espagnols qui exerceront parfois sans maintien de salaire en cas de maladie, et avec un repos largement réduit comparativement aux pilotes sous contrats français » (easyJet emploie 1000 salariés sous contrat français). Il veut donc dénoncer une stratégie d’optimisation économique qui se résumerait à une « intelligente forme de dumping social, adroitement organisé, qui pourrait présenter un risque pour la sécurité des vols » en permettant à des pilotes « socialement et économiquement mis sous pression, souvent fatigués par les cadences imposées », d’opérer aux commandes d’avions desservant la France. EasyJet préfère à l’approche des fêtes de fin d’année communiquer le record de trafic historique attendu le vendredi 18 décembre, avec plus de 204.000 passagers répartis sur plus de 1300 vols sur l’ensemble de son réseau (dont 115 000 dans les seuls aéroports britanniques). Entre aujourd’hui et le 4 janvier 2016, elle prévoit de transporter plus de 2,5 millions de voyageurs, nouveau record également ; Amsterdam et Genève sont les destinations les plus prisées.