La compagnie aérienne Asiana Airlines a annoncé une restructuration de grande ampleur, qui passera entre autres par le transfert de onze routes à sa nouvelle filiale low cost Air Seoul, dont la licence vient d’être approuvée. Annoncée par le président du groupe Kumho Asiana Park Sam-koo le 30 décembre 2015, le plan de restructuration de la compagnie privée sud-coréenne devrait s’étaler sur deux ans, avec à la clé la suppression déjà actée de trois routes déficitaires à l’aéroport de Seoul-Incheon, vers Bali et Yangon au printemps ainsi que vers Vladivostok dès la fin janvier. Asiana Airlines vise entre autres la réduction de ses branches locales de 23 à 14 et le passage de 128 à 96 représentations à l’étranger, et le transfert de certaines activités à des prestataires externes comme la billetterie ou les réservations (ainsi que des services au sol). L’emploi sera donc durement affecté, mais la compagnie promet de présenter un plan de départ volontaire et d’offrir de nouveaux postes aux employés touchés, tout en réduisant les nouvelles embauches. Et les dirigeants ne seront pas épargnés : suppression des voitures de fonction, salaires réduits… Cette restructuration devrait permettre de dégager près de 137 millions de dollars d’économies chaque année. Sur les trois premiers trimestres de 2015, le bénéfice opérationnel d’Asiana Airlines est en recul de 23,6% (en partie à cause de l’épidémie de MERS l’été dernier) ; « nous sommes dans une situation désespérée ou une restructuration intensive est nécessaire, pas comme mesure temporaire mais pour notre survie », assure le CEO Kim Soo-cheon cité par Yonhap. Et d’ajouter : « si nos retrouvons l’attitude et la mentalité de nos débuts et y mettons tous nos efforts, nous serons d’ici la fin 2017 une compagnie ayant retrouvé une compétitivité et ne croissance durable ». A l’instar de ce qu’a fait Lufthansa, sa partenaire dans Star Alliance, Asiana Airlines va aussi transférer une partie de son activité au secteur low cost. Après Air Busan, sa deuxième filiale à bas prix Air Seoul vient d’obtenir sa licence et doit lancer ses opérations au deuxième trimestre 2016, avec initialement trois A321 fournis par sa maison-mère. Onze routes régionales déficitaires lui seront graduellement transférées, dont plusieurs alimentant l’activité long-courrier d’Asiana à Séoul, d’autres depuis la province ou vers des aéroports japonais secondaires, ainsi que des vols de nuit vers l’Asie du sud-est. Et la flotte ne sera pas épargnée : Asiana Airlines supprimera la Première classe partout sauf à bord de ses Airbus A380, où elle sera améliorée (ses quatre superjumbos sur 6 commandés volent vers Bangkok, Hong Kong, New York et Los Angeles). La classe Affaires bénéficiera sur tous les vols long-courriers de sièges s’inclinant à plat, tandis qu’une classe Premium pourrait faire son apparition dans les A350XWB attendus à partir de 2017. Rappelons qu’Asiana Airlines dessert cinq destinations en Europe (Paris-CDG, Rome, Francfort, Londres et Istanbul), six villes aux Etats-Unis et une centaine d’autres destinations internationales et intérieures. Sa flotte comprend 74 appareils pour le transport de passagers, allant de l’A320 à l’A380 en passant par les Boeing 747-400, 767-300 et 777-200ER ; son carnet de commande inclut entre autres 25 A321neo et 30 A350XWB (huit -800 toujours pas annulés, douze -900 et dix -1000).