La compagnie aérienne Etihad Airways a confirmé avoir fait appel de la décision d’un tribunal allemand lui interdisant de proposer en partage de code 29 routes opérées cet hiver par Air Berlin au départ d’Allemagne. La compagnie nationale des Emirats Arabes Unis a confirmé le 4 janvier 2016 avoir déposé appel au Tribunal Administratif Supérieur de Lüneburg, dans l'objectif de renverser la décision de la Cour Administrative de Braunschweig annulant l'approbation de ses 29 vols en partages de code avec la compagnie privée allemande, dont elle est actionnaire à hauteur de 29,2% du capital. Ce jugement s’applique aux vols opérés par Air Berlin entre le 16 janvier et le 27 mars 2016, sur 29 routes dont plusieurs au départ des aéroports de Berlin-Tegel et Stuttgart. Ces routes avaient été accordées par l’autorité allemande de l’aviation civile (LBA) jusqu’au 15 janvier seulement. Le PDG d'Etihad Airways James Hogan a réitéré dans un communiqué « le soutien indéfectible de la compagnie aérienne à airberlin, déclarant rester déterminé à soutenir le transporteur allemand, pour la concurrence et le choix des voyageurs allemands ». Et d’ajouter : « avec airberlin, nous faisons en sorte qu'aucun voyageur n'ait à souffrir du résultat de ce litige et toutes les réservations seront honorées. Nous allons lutter pour protéger notre investissement, pour protéger notre partenariat avec airberlin et pour protéger le choix de la concurrence dans le voyage aérien allemand ». Le dirigeant remarque en outre que l'engagement de sa compagnie est « en contraste saisissant par rapport au manque de soutien démontré par le Ministère du Transport allemand dans une compagnie aérienne allemande digne de ce nom ». Etihad Airways rappelle qu’elle avait pris 29,2% des parts de la compagnie de l’alliance Oneworld en 2011, « après les encouragements régionaux et nationaux du Gouvernement allemand ». Les compagnies avaient l'approbation pour des services en partages de codes sur un total de 63 routes, offrant aux voyageurs allemands de nouveaux choix de destinations à travers le monde. En été 2014, le Ministère Allemand du Transport avait « soulevé des inquiétudes à propos de 29 des partages de codes, basées sur du lobbying par Lufthansa », et en novembre 2015 a approuvé les 29 vols en partages de codes seulement jusqu'au 15 janvier 2016. Les autres vols en partages de codes restent inchangés. Après quatre ans d'investissement en Allemagne, « soutenant les salariés d'Air Berlin et créant nos propres emplois en Allemagne », Etihad Airways découvre que « les règles ont changé » alors que « dans d'autres marchés tels que l'Australie, l'Inde, l'Italie, la Serbie et les Seychelles, nos investissements ont été salués et soutenus ». La compagnie est aussi actionnaire d’Air Serbia, Air Seychelles, Alitalia, Jet Airways, Virgin Australia et de la suisse Darwin Airline (opérant sous le nom Etihad Regional). Mais James Hogan prévient : si le gouvernement allemand, où son « engagement reste ébranlé par le lobbying et les tactiques protectionnistes de Lufthansa », ne montre pas son engagement « pour soutenir toutes les compagnies et les emplois allemands », sa réputation de pays sûr où investir « est en jeu ». Les investisseurs ont besoin d'être assurés que l'intégrité de leurs investissements en Allemagne soit respectée et protégée, poursuit Etihad Airways ; son dirigeant conclut : « ne commettez pas d'erreur. Le protectionnisme nuira sans aucun doute au paysage de l'investissement en Allemagne ».