La compagnie aérienne Emirates Airlines déploiera le mois prochain un Airbus A380 sur son vol quotidien entre Dubaï et Washington, un axe qui aura alors été abandonné par United Airlines. A partir du 1er février 2016, le superjumbo de la compagnie des Emirats Arabes Unis s’envolera tous les jours de sa base de Dubaï à 2h20 pour atterrir à 8h15 à l’aéroport de Washington-Dulles, le vol retour quittant les Etats-Unis à 10h15 pour atterrir le lendemain à 8h00 (durée de vol moyenne 13h40). Configuré pour accueillir 14 passagers en Première, 76 en classe Affaires et 399 en Economie (489 places au total), l’A380 d’Emirates Airlines remplace un Boeing 777-300ER (12+42+304, 358 sièges au total) sur cet axe, où elle sera sans concurrence directe à compter du 23 janvier, United Airlines ayant décidé de jeter l’éponge (Etihad Airways et Qatar Airways sont également présentes dans la capitale fédérale américaine). Emirates Airlines précise dans un communiqué que cette hausse de capacité vise à compenser le départ de United Airlines « annoncé malgré des coefficients d’occupation élevés », mais aussi à « proposer au voyageurs cette expérience unique qu’est le vol à bord de ses A380, avec la possibilité de continuer dans le même type d’avion vers d’autres destinations à travers le monde ». Le président Tim Clark affirme que la ligne vers Washington est l’une des « routes ayant remporté le plus grand succès et les plus profitables », avec une demande très forte dans toutes les classes. United Airlines a de son côté justifié l’abandon de Dubaï, qu’elle dessert tous les jours en 777-200ER par l’attribution d’un contrat pour le transport de quelques 15.000 employés du gouvernement en 2016 à JetBlue Airways, qui partage ses codes avec Emirates Airlines - tout en dénonçant les « subventions » accordées par l’état fédéral à l’expansion vers Washington d’Emirates et Etihad, puisque le contrat de transport des employés est financé par de l’argent public. Rappelons que Delta Air Lines mettra fin en février à sa liaison entre Atlanta et Dubaï, citant elle aussi les surcapacités entre le Golfe et les Etats-Unis (sa route est sans concurrence). Ces deux compagnies plus American Airlines mènent de longue date un lobbying intense pour limiter l’accès des transporteurs du Golfe aux Etats-Unis. Emirates Airlines avait inauguré la route vers Washington en septembre 2012 ; depuis, elle affirme que « ses passagers y ont contribué à l’économie locale à hauteur de 130 millions de dollars par an, créant 2787 emplois, ajoutant 113 millions de dollars aux revenus des employés américains pour un bénéficie total à l’économie de la région atteignant 326 millions de dollars ». Elle dessert également aux Etats-Unis les aéroports de Boston, Chicago, Dallas, Houston, Los Angeles, New York-JFK, Orlando, San Francisco et Seattle, sans oublier sa liaison entre Milan-Malpensa et JFK.