Le procès en appel de l’affaire Air Cocaïne débutera le 11 février en République Dominicaine, avec deux des quatre Français encore présents dans l’île – les pilotes s’étant échappés de manière rocambolesque en octobre dernier. Condamnés à 20 ans de prison en aout 2015 pour leur implication dans la tentative de convoyage de 680 kg de cocaïne à bord d’un jet privé, les quatre Français arrêtés deux ans plus tôt passeront en appel le 11 février devant le tribunal de Punta Cana. Si le passager Nicolas Pisapia et l’homme d’affaires Alain Castany étaient représentés hier par leurs avocats et seront présents, ce n’est pas le cas pour le pilote Pascal Fauret et son copilote Bruno Odos, qui avaient été exfiltrés en octobre et sont toujours en détention provisoire en France. Le parquet dominicain a du coup demandé la confirmation de leur peine en appel. Rappelons que les quatre hommes avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à l’aéroport de Punta Cana où les autorités du pays avaient trouvé 26 valises pleines de drogue à l’intérieur d’un Falcon 50. Ils avaient passé quinze mois en détention provisoire, avant d’obtenir une liberté provisoire en juin 2014 avec impossibilité de quitter le territoire ; les deux pilotes ont toujours clamé leur innocence, niant avoir eu connaissance de la nature de la cargaison, mais ont été reconnus « coupables du crime d'association en vue de [...] posséder des drogues illicites ». Dix Dominicains étaient également jugés : six d’entre eux ont été acquittés, quatre autres condamnés avec des peines allant de 5 à 10 ans de prison. Fin octobre, l’expert de la sûreté aérienne Christophe Naudin avait revendiqué l’organisation de l’évasion de Pascal Fauret et Bruno Odos, expliquant qu’il se trouvait à bord du bateau qui a accueilli les deux pilotes partis en « excursion touristique », et les avait emmenés à Saint Martin. De là, ils avaient embraqué à bord d’un vol de la compagnie aérienne Air Caraïbes à l’aéroport de Saint Martin-Grand Case en direction de Fort-de France, puis utilisé Corsair International ou Air France selon les sources pour rentrer vers Paris. Une « dizaine de personnes » ont participé à l’opération, parmi lesquelles « beaucoup d’anciens marins et quelques militaires (…) du corps de l’aéronautique », l’ensemble de l’opération ayant coûté « un peu moins de 100 000 euros », un financement géré par « d’autres personnes ». Les deux pilotes sont aujourd’hui détenus à Marseille; ils ne sont pas extradables. Rappelons que Pascal Fauret et Bruno Odos ont systématiquement reçu le soutien du syndicat de pilotes SNPL France ALPA, puisqu'en vertu des conventions internationales, la fouille des bagages des passagers est de la responsabilité exclusive des États et qu'en aucun cas les pilotes d'un vol commercial ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages de leurs passagers.