La compagnie aérienne Delta Air Lines a dégagé l’année dernière un bénéfice avant impôts de 5,9 milliards de dollars, un record dans l’histoire de l’aviation. Son président dit en outre s’intéresser sérieusement au Bombardier CSeries pour remplacer sa flotte d’avions de cent places. La baisse du prix du pétrole a joué un rôle essentiel dans les résultats record présentés par la compagnie américaine : elle a enregistré un bénéfice net de 4,53 milliards de dollars (contre 659 millions en 2014), pour un chiffre d’affaires de 40,7 milliards de dollars (+1%). Son résultat d’exploitation s’élève à 7,8 milliards de dollars, contre 2,2 milliards l’année dernière. Delta Air Lines précise que sa facture carburant a diminué de 11,6 milliards en 2014 à 6,54 milliards en 2015, alors qu’une mauvaise couverture lui avait fait perdre 1,4 milliard sur ce poste en 2014. Tout n’est pourtant pas rose chez la compagnie de l’alliance SkyTeam, avec en particulier des coûts salariaux en hausse de 8% suite au gonflement de son effectif (82.942 employés, contre 79.655 fin 2014). Sa recette unitaire a reculé de 4,4% l’année dernière, des charges exceptionnelles (pertes chez Virgin Atlantic, dernières couvertures pétrole) grèvent les résultats de 1,2 milliards de dollars. Mais Delta Air Lines a pu distribuer 2,6 milliards de dollars à ses actionnaires et 1,5 milliard à ses salariés. Pour 2016, Delta parie déjà sur de nouveaux records financiers, avec en particulier 3 milliards de dollars d’économies supplémentaires sur le carburant, mais s’attend à une nouvelle baisse de la recette unitaire – la faute à la concurrence transatlantique, de la part des compagnies du Golfe bien sûr mais aussi des low cost. Cette baisse devrait être atténuée par l’accent mis sur les produits les plus rentables comme les classes Premium et Affaires. « La demande va évoluer dans un environnement qui reste solide. L’étendue de notre réseau permet de concentrer nos efforts commerciaux sur les secteurs offrant les meilleures opportunités, comme le marché intérieur, tout en réduisant notre exposition sur les régions les moins dynamiques », explique son président Ed Bastian. air-journal_Bombardier CS100 vol inaugural 1Ce même président a déclaré que Delta Air Lines « étudie sérieusement » la possibilité d’acheter des avions de la famille CSeries, dont il avait déjà chanté les louanges (« très impressionnant ») en décembre lors du passage par l’aéroport d’Atlanta des vols de route proving du CS100. Il a précisé que le moteur Geared Turbofan de Pratt & Whitney « est la première grande innovation depuis l’utilisation des matériaux composites dans le Boeing 787 Dreamliner » ; les CSeries sont donc selon lui des appareils « assez compétitifs – si le prix est juste ». Les avions canadiens semblent en outre idéaux pour remplacer les Boeing 717 de Delta (elle vient d’en acquérir 91 d’occasion chez AirTran), qui peuvent emmener 110 passagers en trois classes, voire les vingt Embraer 190 venus de chez Air Canada. Reste à Bombardier à trouver ce juste prix : une commande de Delta redonnerait du lustre au programme CSeries, qui n’a pas enregistré de commandes fermes depuis fin 2014…