L’inspection du travail a refusé le licenciement du délégué de la CGT impliqué dans les violences autour du CCE de la compagnie aérienne Air France en octobre dernier. Cette dernière va déposer un recours. Accusé d’avoir agressé le directeur des ressources humaines Xavier Brosetta et deux vigiles lors des incidents ayant émaillé le Comité d’entreprise extraordinaire d’Air France, le salarié était l’un des cinq faisant l’objet d’une mesure de licenciement pour faute grave, mais le seul protégé par son statut de représentant syndical. Les quatre autres ont bien été licencié sans préavis et sans indemnité, mais l’inspection du travail a jugé que le délégué ne méritait pas pareille sanction. Selon le Figaro du 21 janvier 2016, l’instance a jugé que les « faits invoqués pris dans leur ensemble ne permettent pas à établir l'existence d'une faute lourde commise par le salarié, caractérisant son intention de nuire vis-à-vis de l'entreprise ». L’inspection mentionne en particulier les incertitudes si l’homme prend activement partie à la bousculade ou s’il « est lui-même chahuté ». Air France a immédiatement indiqué son intention de former « un recours hiérarchique auprès du ministère du Travail », rappelant au passage son « attachement inconditionnel aux valeurs fondamentales dont le refus de la violence ». Mais le délégué de la CGT devra être réintégré selon le quotidien citant un responsable juridique du syndicat, le recours n’étant pas suspensif ; et il devrait toucher les salaires non perçus depuis sa mise à pied le 16 octobre dernier. Rappelons que ces cinq personnes passeront le 27 mai prochain devant le tribunal correctionnel de Bobigny, où ils seront jugés pour violences en réunion. Ils encourent jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.