L’Iran a officialisé l’achat de 114 Airbus pour renouveler sa flotte vieillissante. Le contrat sera signé le 27 janvier prochain lors de la visite en France du président iranien Hassan Rohani.

Les modèles d’avion n’ont pas été évoqués par Abbas Akhoundi, ministre iranien des Transports, qui a simplement précisé que son pays de près de 80 millions d’habitants aurait besoin de « 400 avions longs et moyen-courriers et de 100 avions court-courriers». Ce sera la première commande d’avions, et la première commerciale d’envergure, pour l’Iran depuis la levée des sanctions internationales suite à un accord sur le nucléaire iranien le  16 janvier dernier. Un embargo de 36 ans par l’Union européenne et les Etats-Unis l’empêchait jusqu’ici d’acheter ses avions.

La flotte iranienne reste l’une des plus âgées au monde, avec en outre un fort taux d’avions cloués au sol. Elle compterait selon le ministre iranien 256 avions, mais dont 150 seraient opérationnels commercialement « avec une moyenne d'âge de vingt ans ». Les deux principales compagnies du pays, Iran Air et Mahan Air, possèderaient à elles deux une centaine d’appareils, une quarantaine pour Iran Air (A300, A310, A320, B747, Fokker 100 ou un Mcdonnell Douglas MD-82) avec une moyenne d’âge de 23 ans, soit le double de la moyenne d’âge de la flotte internationale.

Selon Capa (Centre for Aviation), qui organise justement ces jours-ci à Téhéran un  sommet sur le développement de l’aviation en Iran après la levée des sanctions (400 délégués et représentants présents dont ceux de 85 compagnies d'aviation étrangères), 80 avions de sa flotte sont cloués au sol par défaut de maintenance suite aux sanctions.

Des négociations sont aussi prévues avec Boeing, même si cela n’a pas pu se faire jusqu’à maintenant «à cause des problèmes qui existent pour négocier avec les Etats-Unis». Mais celles-ci se feront « certainement », a affirmé le ministre. Le pays serait même intéressé par lui acheter une centaine d'appareils

L’Iran a aussi un besoin urgent d’appareils court-courriers pour développer les petits aéroports du pays. Des contacts avec Mitsubishi pour le MRJ et avec Bombardier pour le CSeries ont aussi été établis a aussi révélé Asghar Fakhrieh Kashan, vice-ministre iranien des Transports. Quant aux compagnies aériennes privées, elles négocieraient en direct avec le Brésilien Embraer ou le Russe Soukhoï.