Le syndicat SNCTA a appelé à la grève de mardi à mercredi matin, appelant à une revalorisation des salaires et au partage des gains de productivité, et plus généralement à l’avancement des négociations entamées il y a huit mois avec la DGAC. L’éventuel impact sur le trafic, qui pourrait atteindre 50% des vols, devrait être connu ce lundi matin. Le Syndicat National des Contrôleurs du Trafic Aérien (SNCTA) appelle ces membres à faire grève du 26 janvier 2016 à la prise de service du matin jusqu’à la fin du service de nuit le 27 au matin. Dans une série de communiqués publiée dimanche, il dénonce les « gels indiciaire et indemnitaire, suppression de l’IEC-CSG…, autant d’attaques qui ont dégradé le pouvoir d’achat des fonctionnaires », alors que dans le même temps l’IATA annonce des bénéfices records des compagnies aériennes « à 31 milliards d’euros dont un pour Ryanair ». Le SNCTA revendique donc une revalorisation des salaires compensant la baisse du pouvoir d’achat ; un juste partage des gains de productivité dégagés par les contrôleurs et contribuant aux bénéfices des compagnies ; une meilleure reconnaissance de l’expertise des contrôleurs et de leur apport sur les postes d’encadrement ; et la mise en place d’une négociation annuelle obligatoire sur les rémunérations. A court terme, le SNCTA exige de l’administration l’annonce d’une stratégie en matière de ressources humaines pour faire face aux missions pour les cinq prochaines années, et à moyen terme la stabilisation des effectifs ICNA et la définition d’une politique de recrutement pluriannuelle. Le syndicat explique que « dans un secteur en croissance où les bénéfices des compagnies européennes battent des records, on devrait pouvoir dégager des marges de manœuvre, y compris pour développer une politique de gestion des ressources humaines et revaloriser les salaires des contrôleurs auxquels on demande toujours plus. Au lieu de cela, c’est baisse des effectifs sans limite et baisse du pouvoir d’achat ; ce sont les annonces des plus grandes compagnies européennes qui, sans complexe, s’unissent pour essayer d’attaquer le droit de grève des contrôleurs aériens. Les uns après les autres, les piliers qui protègent nos conditions de travail et notre qualité de vie sont attaqués. Au niveau national selon le SNCTA, les « promesses sans limites de jours meilleurs ne sont jamais concrétisées ». Plus de huit mois après l’annonce officielle d’ouverture de négociations, « il n’y a quasiment aucun signe positif concret, juste des déclarations de bonnes intentions qui ne survivent pas en dehors du conflit », affirme le syndicat, « en revanche, pour ce qui est de la dégradation des conditions de travail et du mépris des contrôleurs aériens, là, il y a du concret et, en la matière, les pouvoirs publics sont sans complexes ». Et de s’en prendre à « l’immobilisme atrophiant » de la DGAC, dont le jeu semble « consister à voir jusqu’où l’on peut pousser le bouchon trop loin ». Le temps ne semble pas manquer « pour refaire cent fois les mêmes analyses et retarder ainsi les prises de décision », alors que le syndicat estime que dans tous les domaines, « que ce soit l’organisation du travail, les rémunérations, les retraites, les enjeux techniques », les constats sont établis et « les solutions sont identifiées, les mesures doivent être prises ». Rappelons que les passagers doivent déjà faire face à une grève de taxis mardi, avec menaces de bloquer l'accès aux aéroports.