La grève des pilotes de la compagnie aérienne Air Austral a débuté de vendredi à 0h01, avec un impact relativement limité sur les opérations : seize vols sont annulés ou retardés, mais la direction assure que tous les passagers « prendront l’avion le jour prévu ». La compagnie réunionnaise a confirmé hier soir que le préavis de grève pour quatre jours avait été confirmé par le syndicat SNPL France ALPA, celui-ci affirmant qu’il cessera le mouvement « si la direction se manifeste » pour satisfaire ses revendications pour « un meilleur management de l’entreprise ». Aucune perturbation n’est prévue sur les vols entre l’aéroport de Saint Denis-Roland Garros et Paris les 29 et 30 janvier 2016, mais Air Austral affiche l’annulation ce vendredi du vol UU887 entre La Réunion et Bangkok via Chennai et du retour UU888 (les passagers sont replacés sur les mêmes vols samedi et dimanche). Vers l’île Maurice, deux rotations sont annulés aujourd’hui et deux autres demain, tous les passagers étant soit reportés sur une autre rotation soit transportés par bus vers Saint-Pierre. Vers Dzaoudzi à Mayotte, les horaires de quatre vols ce vendredi sont modifiés, tandis que la rotation directe de dimanche vers Johannesburg est annulée, les passagers étant reportés sur des vols via Maurice. Enfin les vols d’aujourd’hui vers Antananarivo sont maintenus, et ceux de demain voient leurs horaires modifiés. « On ne pouvait pas attendre la fin du préavis de grève pour réagir. Notre obsession pour le moment, ce sont les passagers », expliquait hier le PDG D’Air Austral Marie-Joseph Malé lors d’une conférence de presse après avoir déclenché le « dispositif de sécurisation de son programme de vols ». Prévenus par SMS de toutes les modifications de vols, les passagers affectés peuvent également demander un remboursement sans frais de leur billet d’avion. Le dirigeant soulignait aussi que les coûts liés notamment à l’utilisation d’appareil d’Air Mauritius « ont un impact et sont irréversibles », l’estimation de 3 millions d’euros déjà annoncée concernant le pire scénario. De son côté, le Bureau Air Austral du SNPL France ALPA expliquait jeudi qu’après « l’arrêt des négociations annoncé par la direction », il a fait une contre-proposition du protocole de fin de conflit « dans une réelle volonté d’éviter la grève de vendredi ». Ce texte « se contente de formaliser le rattachement hiérarchique et fonctionnel des pilotes dans l’organigramme de la compagnie, d’évacuer la sanction prise à l’encontre d’un délégué syndical en la portant devant les tribunaux conformément aux souhaits de Monsieur Malé, de rappeler des points techniques qui faisaient déjà l’objet d’un accord de principe », précise le syndicat, qui déplore le « refus catégorique » opposé par la direction. Il accuse le PDG d’avoir fait « un choix clair : celui de la grève », et « regrette profondément un management d’un autre âge, privilégiant l’égo à la négociation ». Selon Vivien Rousseau, Président du Bureau Air Austral du SNPL France ALPA, « qualifier un désaccord avec les représentants des salariés de surenchère, c’est le degré zéro du dialogue social et la démonstration d’une conception royaliste des relations sociales »… Rappelons qu’Air Austral n’avait pas connu de grève depuis mai 2010, quand une partir des PNC avait cessé le travail pendant onze jours pour des raisons salariales. Une grève de pilotes, là encore sur des revendications salariales, avait été évitée en décembre 2014.