Cinq des principales compagnies aériennes chinoises ont signé hier une charte pour établir et partager une liste de passagers indisciplinés – et leur limiter l’accès à bord. Réunies à Sanya le 1er février 2016, Air China, China Eastern Airlines, China Southern Airlines, Hainan Airlines and Spring Airlines ont annoncé la création d’une base de données commune dans laquelle figureront tous les incidents dus aux passagers. Cette base de données sera également accessible à l’Autorité de l’aviation civile chinoise ainsi qu’aux offices du tourisme : toute personne figurant sur la liste noire sera susceptibles de voir ses voyages aériens limités, voire interdits pour une période pouvant durer trois ans. Sont concernés par cette « no fly list » tous les énergumènes coupables d’avoir émis de fausses alertes à la bombe, tenté de rentrer dans le cockpit ou d’ouvrir une issue de secours, d’avoir agressé un PNC ou du personnel au sol, ou de s’être bagarrés en plein vol. Elle contiendra par exemple quatre touristes qui avaient obligé Thai AirAsia à faire demi-tour entre Bangkok et Nanjing après l’agression d’une hôtesse, les trois femmes qui s’étaient crêpées le chignon à cause d’un bébé en pleurs sur un vol d’Air China entre Chongqing et Hong Kong, ou quatre touristes qui avaient créé une mini-émeute à l’aéroport de Bangkok en raison du retard de leur vol. Des gestes qui ont « sévèrement terni » l’image des touristes chinois, assure l’administration, et méritent donc une période au sol suffisante pour retrouver les pieds sur terre.