La compagnie aérienne low cost easyJet a dévoilé lundi un nouveau concept d’avion hybride, dont tous les trajets au sol seraient alimentés par un système de fuel à l’hydrogène. Les premiers essais devraient prendre place dès cette année. Dans son communiqué du 1er février 2016, la spécialiste britannique du vol pas cher précise que ce projet « zéro émission » révolutionnaire entre dans le cadre de sa stratégie de réduction de l’empreinte carbone de ses passagers ; il permettra de réduire de 50 000 tonnes par an la consommation de carburant et les émissions de CO2 associées. Ce concept d’avion hybride repose sur l’utilisation d’une pile à hydrogène, située dans la soute de l’appareil. Ce système novateur, sans aucune émission de gaz à effet de serre, est capable de stocker l’énergie libérée lorsque l’appareil freine à l’atterrissage et de recharger ses propres batteries quand l’avion se déplace sur la piste (à l’instar du Système de Récupération de l'Energie Cinétique qui équipe les Formule 1). L’énergie récupérée peut ensuite être utilisée par l’appareil, comme pour le roulage au sol, sans qu’il soit nécessaire de démarrer ses réacteurs. L’avion serait équipé de moteurs dans chaque roue, tandis que des dispositifs d’électronique de puissance et des systèmes de commande assureraient aux pilotes une parfaite maîtrise de la vitesse, de la direction et du freinage de l’appareil durant les manœuvres. Cela permettrait ainsi de réduire, voire d’éliminer, le recours au tractage des avions au sol avec à la clef des rotations d’avions plus efficaces et un impact positif sur la ponctualité. Autre innovation : le seul déchet produit par ce système serait de l’eau fraîche et propre, réutilisable pour remplir le système d’alimentation en eau de l’appareil tout au long du vol. EasyJet précise que du fait des fréquences de vols élevées et de la courte durée des secteurs, le roulage au sol représente 4% du carburant consommé chaque année. Pour chaque vol, les appareils easyJet passent ainsi en moyenne vingt minutes à se déplacer sur le tarmac, ce qui représente près de six millions de kilomètres par an, soit huit allers-retours vers la Lune. Pour concevoir ce projet d’avion hybride, easyJet s’est appuyée sur les travaux réalisés par les étudiants de l’Université britannique de Cranfield, spécialiste mondial de la recherche et de l’enseignement dans les domaines de la technologie et du management. Leur mission : imaginer le visage du transport aérien en 2035, dans le cadre d’un concours organisé en novembre dernier pour les 20 ans d’easyJet. Avec le soutien de ses partenaires industriels, easyJet entend désormais développer plus rapidement cette technologie avant-gardiste, avec un premier essai mené dès cette année. air-journal_easyJet HybridIan Davies, Directeur de l’Ingénierie chez easyJet, explique : « nous continuons à équiper nos appareils des technologies les plus avancées du numérique et de l’ingénierie. Le concept d’avion hybride que nous dévoilons aujourd'hui est à la fois une vision du futur et un défi lancé à nos partenaires et fournisseurs pour qu’ils poursuivent leurs efforts en matière de réduction d’émissions de CO2. Ce projet démontre bien la valeur ajoutée du partenariat stratégique que nous avons noué avec l’Université de Cranfield ». Craig Lawson, Maître de conférences au Centre d’Aéronautique de l’Université de Cranfield, ajoute : « nous sommes ravis de travailler en collaboration avec easyJet sur un projet qui donne une résonance concrète à notre passion commune pour l’innovation. Forte d’une formation qui se veut à la fois pratique et à la pointe du progrès, l’Université de Cranfield est renommée dans le monde entier pour sa capacité à répondre aux besoins des entreprises, des gouvernements et de la société ». Dans le cadre du concours "The Future of Flight", les étudiants amenés à livrer leur vision du transport aérien en 2035 ont présenté « des idées aussi originales que remarquables, qu’il s’agisse de solutions pour la protection de l’environnement, d’améliorations techniques ou de pistes à explorer pour apporter plus de services aux voyageurs », ajoute-t-il. EasyJet et l’Université de Cranfield ont signé l’an dernier un partenariat stratégique de trois ans à travers lequel les deux parties partageront leurs innovations et connaissances. A l’occasion de l’anniversaire des 20 ans d’easyJet, les étudiants de l’Université de Cranfield ont été invités à concourir dans quatre catégories : conception de la cabine, conception de l’appareil, expérience à l’aéroport et expérience à bord. Les jurés d’easyJet et de l’Université de Cranfield ont reçu un grand nombre de concepts d’avant-garde. Parmi les idées révolutionnaires imaginées par les étudiants en aéronautique, on peut citer des ailes dynamiques capables de changer de forme en cours de vol, un revêtement de type « peau de requin » permettant de réduire les frottements en cours de vol ou encore des fauteuils ultralégers en fibre de carbone intégrant des téléphones sans fil et des prises pour recharger les tablettes. EasyJet possède une flotte de plus de 240 Airbus A319 et A320 dont l’âge moyen est de six ans seulement. À partir de juin 2017, la compagnie aérienne recevra ses premiers A320neo, qui consommeront 13% à 15% de carburant de moins que les modèles qu’ils sont destinés à remplacer. Engagée de longue date dans une phase de réduction de son empreinte carbone par passager, easyJet s’est fixé de nouveaux objectifs pour 2020. La compagnie prévoit ainsi de réduire de 7% ses émissions de CO2, actuellement de 81,05 grammes par kilomètre et par passager. En 15 ans, easyJet a réduit de 28 % ses émissions de dioxyde de carbone. Grâce à ses investissements technologiques, son efficacité opérationnelle et à un taux de remplissage optimisé, l’empreinte carbone d’un passager easyJet est désormais inférieure de 22% à celle d’un passager effectuant le même vol avec une compagnie traditionnelle, sur un appareil identique.