La compagnie aérienne low cost Ryanair va réduire sa présence en Italie, suite à la hausse de 40% de la taxe passager dans les aéroports du pays mise en œuvre le 1er janvier. De quoi supprimer 600 emplois et 800.000 passagers par an dans l’ensemble de la péninsule. Mais Rome et Milan bénéficieront l’hiver prochain d’une offre record. Dans un communiqué du 2 février 2016, la spécialiste irlandaise du vol pas cher explique qu’à partir du mois d’octobre, elle fermera ses bases à Alghero en Sardaigne (60% de vols en moins) et à Pescara dans les Abruzzes (70% de vols en moins), et quittera complètement l’aéroport de Crotone en Calabre (3 liaisons). Seize autres routes seront également supprimées, annonce Ryanair, tandis que des capacités seront transférées depuis les aéroports régionaux vers ses bases à Rome et Milan. Les Boeing 737-800 ainsi « libérés » seront replacés dans d’autres bases en Espagne, Grèce ou Portugal « où il n’y a pas de taxes ». Raison invoquée : la « décision illogique » du gouvernement italien de faire passer de 6,5 euros à 9 euros la taxe perçue par passager à chaque départ international « pour subventionner le fonds d’indemnisation des anciens pilotes d’Alitalia », décision qui « fera des dégâts dans le tourisme, le trafic aérien et l’emploi ». Selon le directeur commercial de Ryanair David O’Brien, le gouvernement a décidé de « se tirer une balle dans le pied » alors que l’Europe venait de vivre une année record en matière de tourisme et se préparerait à un bon cru en 2016. L’Italie « est désormais une destination peu attractive pour les compagnies aériennes comme pour les touristes » ; il en appelle donc au gouvernement pour un « dialogue urgent » afin de « sauver le tourisme, le secteur aérien et les emplois » en annulant cette augmentation. Les deux grandes métropoles italiennes ne souffriront pas de cette colère : à Rome d’abord, la base de Ciampino (8 avions) bénéficiera de trois nouvelles liaisons vers Nuremberg, Prague et Sofia et de la prolongation de celle vers East Midlands, pour un total de 35 routes et un trafic de 5,3 millions de passagers par an. A Fiumicino (3 avions), une nouvelle liaison vers Lanzarote sera lancée et celles vers Trapani et Alicante prolongées pendant la saison hivernale, pour un total de 14 routes et 3,8 millions de passagers par an. Dans le nord, la base de Milan-Bergame gagnera l’hiver prochain un 16e 737-800, cinq nouvelles liaisons (Hambourg, Nuremberg, Prague, Timisoara et Gdansk) et deux autres prolongées pendant l’hiver (Bristol et Saint-Jacques de Compostelle) : soit au total 57 routes susceptibles d’accueillir 9,3 millions de passagers par an. La base de Malpensa recevra un deuxième Boeing, quatre nouvelles liaisons (Bruxelles, Catane, Sofia et Gran Canaria) pour un total de huit routes et 1,3 million de passagers par an. Dans tous les cas, les lignes vers les capitales telles qu’Athènes, Berlin, Bruxelles, Bucarest, Madrid ou Varsovie seront renforcées, afin de séduire un peu plus les voyageurs d’affaires.