L’Association Internationale du Transport Aérien (IATA) annonce une augmentation du trafic passager de +6,5% en 2015, la croissance la plus forte enregistrée ces cinq dernières années. Dans son communiqué du 4 février 2016, l’IATA qui représente quelques 260 compagnies aériennes assurant 83% du trafic mondial, précise que cette hausse de la demande mesurée en RPK (revenu passager kilomètre) est « la plus forte depuis le rebond en 2010 après la crise financière globale », et bien au-delà de la moyenne de ces dix dernières années – 5,5% de croissance. Et même si « les fondamentaux économiques étaient plus faibles qu’en 2014 », la demande de transport aérien a été renforcée par la baisse des prix du billet d’avion, environ 5% plus bas que l’année précédente après ajustements des distorsions causées par la hausse du dollar. Les vols internationaux ont connu une demande à +6,5%, un peu plus rapide que celle pour les vols intérieurs (+6,3%). L’offre exprimée en SKO (siège kilomètre offert) a de son côté progressé globalement de +5,6% (+5,9% à l’international, +5,2% sur les vols intérieurs). Le coefficient d’occupation a donc globalement gagné 0,6 points à 80,3% - nouveau record historique (79,7% sur l’international, 81,5% sur les vols intérieurs). « La très bonne performance de l’année dernière malgré une économie faible confirme la forte demande de connectivité aérienne », résume Tony Tyler, PDG de l’IATA, « et même si l’appétit pour le transport aérien a progressé, les consommateurs ont bénéficié de prix plus bas par rapport à 2014 ». L’IATA souligne que toutes les régions ont fait l’expérience d’une hausse de trafic en 2015, l’Asie-Pacifique représentant un tiers de la croissance globale. En Europe, le trafic en PKT a gagné +5,0% sur des capacités en SKO en hausse de +3,8% ; le coefficient d’occupation moyen prend 1,0 point à 82,6%, le plus haut de la planète. Des résultats positifs en raison de la reprise de la demande dans la zone euro, même si la fin de l’année a été marquée par les grèves de Lufthansa et la faillite de Transaero en Russie. La croissance la plus faible revient sans surprise à l’Afrique à +3,0% en PKT, « même s’il s’agit d’une nette amélioration par rapport aux +0,9% enregistrés en 2014 » ; grâce à une hausse de capacité « moitié moindre », le coefficient d’occupation moyen monte à 68,5% (+1 point). Le trafic international connait une nette progression sur le continent grâce à « un bond des échanges commerciaux ». A l’opposé, les compagnies aériennes du Moyen-Orient affichent la plus forte croissance à +10,5%, leur part de marché globale sur les vols internationaux à 14,2% dépassant pour la première fois celle de leurs rivales nord-américaine (+13,4%). Mais une hausse plus rapide des capacités (+13,2%) fait reculer leur coefficient d’occupation à 76,4% (-1,7 point). En Amérique du nord, la demande a progressé en 2015 de +3,2%, un résultat quasiment identique à celui de 2014 ; les capacités étaient en hausse de +3,1%, le coefficient d’occupation gagnant 0,1 point à 81,8%. Résultat bien meilleur en Amérique latine avec une hausse du trafic de +9,3% « malgré les difficultés des économies majeures telles que le Brésil », sur des capacités en hausse de +9,2% ; le coefficient d’occupation moyen s’est établi à 80,1% (+0,1 point). Enfin l’Asie-Pacifique a connu en 2015 une augmentation de la demande de +8,2%, « la meilleure des trois grandes régions », sur des capacités en hausse de +6,4% (nombre de connections directes entre les aéroports de la région à +7,3%, ce qui a « fait gagner du temps aux voyageurs »). Le coefficient d’occupation a gagné 1,3 point pour s’établir à 78,2% en 2015.