Un ministre somalien a affirmé samedi que l’explosion ayant perforé le fuselage d’un avion de la compagnie aérienne Daallo Airlines en plein vol mardi dernier avait bien été causée par une bombe. Une vingtaine de personnes auraient déjà été arrêtées à Mogadiscio. Le ministre des Transports et de l’Aviation Ali Ahmed Jama a affirmé samedi en conférence de presse que la bombe responsable de l’incident du 2 février 2016 était « destinée à tuer tous les passagers », sans fournir d’autres détails. L’explosion avait créé un trou de près d’un mètre dans le fuselage de l’Airbus A321 de la compagnie somalienne, environ 15 minutes après son départ de l’aéroport de Mogadiscio en direction de Djibouti avec 74 passagers et 7 membres d’équipage à bord. Les pilotes avaient pu faire demi-tour et poser l’appareil sans problème, la seule victime étant un homme éjecté de l’avion et retrouvé au sol ; deux autres passagers avaient été blessés. Selon des images de caméra de surveillance dévoilées par les autorités, cet homme nommé Abdulahi Abdisalam Borleh aurait récupéré ce qui ressemble à un ordinateur portable, auprès de deux hommes dont un habillé en employé de l’aéroport; il l'aurait ensuite dissimulé dans un fauteuil roulant avant d'embarquer. L'aéroport est théoriquement protégé par trois dispositifs de sécurité, un du gestionnaire de la plateforme, un autre par des agents somaliens et un troisième par l’ONU ; le président de Somalie Hassan Sheikh a défendu au parlement l’efficacité du dispositif, et promis que les résultats de l’enquête seront rendus publics. En attendant, les autorités auraient arrêté une vingtaine de personnes, y compris cinq travaillant à l’aéroport dont des bagagistes. Les services de renseignement croient savoir que le commanditaire a déjà été formellement impliqué dans un autre attentat attribué à al-Shebab ; rappelons que l’explosion de Daallo Airlines n’a pas été revendiquée.