Boeing se prépare à annoncer des suppressions d’emploi dans sa filière avion commerciaux, afin de réduire ses coûts face à la concurrence d’Airbus. Et le succès rencontré par l’A321neo de ce dernier pourrait en outre entrainer l’avionneur américain à lancer un nouvel avion. Les chaines de production des deux constructeurs tournent à plein régime, mais Boeing a vu l’année dernière ses commandes distancées par celles de son rival européen, et sa marge opérationnelle a été réduite à 3,5% au quatrième trimestre (contre 9,3% un an plus tôt). Ajoutez à cela le ralentissement de la production du 747 faute de clients pour la version passagers, et les coûts associés à l’assemblage des 787 Dreamliner, et l’avionneur « incapable de lutter contre Airbus au niveau des prix » se retrouve contraint à faire des économies. Le président de Boeing Avions Commerciaux Ray Conner a déclaré le 10 février 2016 à ses employés devoir « prendre des mesures pour réduire les coûts associés au design et à la construction des avions », parmi lesquelles « évaluer les niveaux d’emploi dans toutes les branches de la production avions commerciaux », afin de « gagner des marchés, financer notre croissance et opérer comme une entreprise saine ». Il a aussitôt précisé que les suppressions d’emploi toucheront « d’abord les cadres supérieurs et les directeurs ». Interrogé par le Seattle Times, le porte-parole Doug Alder a ajouté que « les départs volontaires et/ou non remplacés » seront également utilisés, et qu’en dernier recours des licenciements pourraient intervenir. Les installations de Boeing à Everett seraient les premières visées. Début 2016, l’avionneur employait 161.368 salariés. Ray Conner a d’autre part annoncé qu’une décision sera peut-être prise cette année pour développer un nouvel appareil venant remplir le vide entre les familles 737 et 787. Cet espace était jusque-là occupé par les 757, mais Airbus a depuis lancé l’A321neo qui depuis « vole des ventes massives à la famille 737 » - une citation du président relayée au quotidien par un employé anonyme (le contenu du message de Conner n’a pas été diffusé, et les employés de Boeing n’ont pas le droit de s’adresser à la presse). Une décision cette année ne signifie par forcément un lancement officiel du programme dans la foulée, Boeing devant déjà gérer les programmes 737 MAX et 777X. Rappelons que l’A321neo a effectué son vol inaugural le 9 février ; ce modèle avait enregistré fin décembre 1067 commandes fermes (à peine 220 pour le MAX 9), sans compter les 30 engagements pris par la société de leasing Air Lease Corp. (ALC) pour le futur A321neoLR (avec MTOW de 97 tonnes) attendu en 2019. Cette nouvelle version, accueillant 206 passagers en aménagement standard bi-classe, sera « le monocouloir ayant le plus long rayon d’action du marché » avec 4000 milles nautiques, ce qui permettra de le positionner sur les routes transatlantiques – terrain de chasse jusque-là réservé au 757.