Les peines de 20 ans de prison prononcées contre les deux pilotes français impliqués dans la saisie de 680 kilos de cocaïne dans un avion privé en République Dominicaine ont été confirmées jeudi en appel. Ils sont toujours incarcérés à Marseille, après leur fuite rocambolesque en octobre, mais leur avocat affirme détenir un dossier « explosif » qui les innocentera. Pas de surprise le 11 février 2016 au tribunal de Punta Cana : les pilotes Pascal Fauret et Bruno Odos sont bien condamnés en appel à 20 ans de prison, tandis que la décision sur le passager Nicolas Pisapia (seul présent au procès hier) et l’homme d’affaires Alain Castany (hospitalisé) a été reportée au 14 mars au plus tôt. Rappelons que les quatre hommes avaient été arrêtés le 19 mars 2013 à l’aéroport de Punta Cana, où les autorités dominicaines avaient trouvé 26 valises pleines de drogue à l’intérieur de leur Falcon 50. Ils avaient passé quinze mois en détention provisoire, avant d’obtenir une liberté provisoire en juin 2014 avec impossibilité de quitter le territoire ; les deux pilotes ont toujours clamé leur innocence, niant avoir eu connaissance de la nature de la cargaison, mais ont été reconnus « coupables du crime d'association en vue de [...] posséder des drogues illicites ». Dix Dominicains étaient également jugés : six d’entre eux ont été acquittés, quatre autres condamnés avec des peines allant de 5 à 10 ans de prison. Pascal Fauret et Bruno Odos s’était enfuis en octobre dernier de République Dominicaine, prenant un bateau jusqu’à Saint-Martin avant de rejoindre la métropole en avion. Ils sont toujours en détention provisoire à la prison des Baumettes à Marseille, attendant le résultat d’une deuxième demande de mise en liberté ; ils ne sont pas extradables – tant qu’ils restent en France. L’avocat des deux pilotes Jean Reinhardt a affirmé hier détenir un « rapport extrêmement explosif » qui devrait les mettre hors de cause dans l’affaire « Air Cocaïne » : ce rapport accréditerait la thèse défendue depuis le début par le syndicat SNPL, selon qui en vertu des conventions internationales la fouille des bagages des passagers est de la responsabilité exclusive des États, et qu'en aucun cas les pilotes d'un vol commercial ne peuvent être tenus pour responsables du contenu des bagages de leurs passagers. Selon Le Figaro, une fois les condamnations définitives, un transfèrement des condamnés pourrait être envisagé, au nom d’une convention signée par la France et la République dominicaine en novembre 2009. Un scénario possible « sous réserve que la République dominicaine y consente », explique une source diplomatique au quotidien.