La compagnie aérienne Malaysia Airlines en a fini avec les suppressions de routes ou d’emploi, et a repoussé à 2018 au plus tôt une éventuelle vente de deux des six Airbus A380 qu’elle possède. La restructuration de la compagnie nationale de Malaisie devrait déboucher sur un retour aux bénéfices en 2018, a déclaré son CEO Christoph Mueller lors d’interviews accordées en fin de semaine avant l’ouverture du Salon de Singapour. En place depuis mars dernier, alors que Malaysia Airlines avait du mal à se remettre de deux crashes ayant affecté ses Boeing 777-200ER en 2014 (MH370 dans l’Océan Indien, MH17 en Ukraine), le dirigeant a supprimé près de 7000 postes, soit un tiers des effectifs de Malaysia Airlines, réduit les salaires, et amplifié les suspensions de lignes, ajoutant Paris et Amsterdam à une liste qui comprenait déjà Los Angeles ou Francfort en 2014 et Buenos Aires, Johannesburg ou Rome deux ans plus tôt. Le partage de codes signé en décembre avec Emirates Airlines (les vols de Malaysia vers Dubaï cessent mardi) devrait avoir des conséquences identiques sur ses dernières routes européennes, probablement à l’exception de celle reliant sa base de Kuala Lumpur à l’aéroport de Londres-Heathrow. Le CEO a souligné qu’après une réduction de 30% les capacités, la croissance du réseau allait reprendre plutôt vers des marchés émergeants en Asie - sans préciser lesquels. Côté flotte, les derniers 777-200ER ont été cloués au sol fin janvier, tandis que deux des six A380 sont toujours théoriquement en vente. Mais la compagnie de l’alliance Oneworld a précisé lundi que cette vente n’aura pas lieu avant 2018, afin de compenser l’absence des Boeing jusqu’à l’arrivée des quatre A350-900 pris en leasing chez ALC, et qui ne sont pas attendus avant le dernier trimestre 2017 au plus tôt. Cinq superjumbos sont aujourd’hui déployés vers Londres, le sixième étant réservé aux vols de pèlerinage et à des opérations charter tels que la tournée en Asie du Real Madrid. L’objectif est de baisser les coûts unitaires de 20%, précise encore Christoph Mueller, qui reconnait que le manque de liquidités de Malaysia Airlines l’empêche de profiter à plein de la baisse des cours du pétrole. Il décidera d’une éventuelle couverture dans les semaines à venir. Mais il souhaite aussi dépoussiérer un produit « un peu usé », les efforts sur la qualité devant être au maximum cette année afin de retrouver une réputation perdue depuis plusieurs années.