Bombardier et la compagnie aérienne Air Canada ont signé une lettre d’intention portant sur 45 CS300 en commandes fermes plus 30 en option, avec droits de conversion pour des CS100. Mais environ 7000 postes vont être supprimés sur deux ans pour soutenir la restructuration du groupe, le secteur aéronautique ayant entrainé de lourdes pertes en 2015 ; la branche avions commerciaux ne sera cependant pas touchée. Bombardier Avions commerciaux et la compagnie nationale canadienne ont annoncé le 17 février 2016 la signature d’une lettre d’intention portant sur « 45 avions CS300 avec options sur 30 autres avions CS300, assorties de droits de conversion pour des avions CS100 », les commandes fermes représentant un contrat de 3,8 milliards de dollars US au prix catalogue. Air Canada deviendra le premier « transporteur nord-américain de grandes lignes à réseau international » pour la famille CSeries. Son PDG Calin Rovinescu a déclaré avoir « soigneusement étudié les capacités et les progrès » des CSeries de Bombardier, qui seront « un élément clé de notre stratégie de renouvellement de flotte, qui permettra à Air Canada d’opérer l’une des flottes les plus jeunes et les plus écoénergétiques du monde ». Avec son excellente autonomie, ses caractéristiques économiques exceptionnelles et une capacité passagers accrue, « l’avion CS300 construit au Canada nous permettra de faire face à la concurrence plus efficacement, en assurant plus de services directs sur les marchés intérieurs et, au-delà, sur les marchés transfrontaliers, tout en assurant un trafic d’apport à notre réseau », a-t-il ajouté. Le président de Bombardier Avions commerciaux Fred Cromer était sans surprise enthousiasmé par la « commande historique d’un client emblématique de renom comme Air Canada », une « importante étape stratégique » pour le programme CSeries, et s’est dit « impatient de renforcer davantage une relation qui s’étend sur 30 ans ». L’avionneur espère que le choix d’Air Canada servira de « catalyseur de commandes futures en Amérique du Nord et dans le monde entier », l’Europe et l’Asie n’ayant jusque là passé que 243 commandes fermes (678 en comptant les options et engagements). British Airways vient justement d’annoncer la possibilité de « considérer de nouveau » les CSeries : interrogé par le Belfast Telegraph, le patron du groupe IAG Willie Walsh a expliqué que le CS100 en particulier « pourrait être une option » pour opérer à l’aéroport de Londres-City, dont la piste courte limite le choix des appareils pouvant y opérer. Le CS100 doit entrer en service chez Swiss au deuxième trimestre. Cette bonne nouvelle sur le front CSeries n’a pas empêché le groupe Bombardier de présenter un bilan largement négatif pour 2015, impacté par les difficultés de la branche aéronautique : chiffre d’affaires en recul de 9,45% à 18,2 milliards de dollars, EBIT en baisse de 40% à 554 millions de dollars, et un carnet de commandes ayant perdu dix milliards de dollars de valeur (à 59,2 milliards de dollars). Des « mesures pour optimiser ses effectifs en combinant réduction de sa main-d’œuvre et embauche stratégique au cours de 2016 et de 2017 » vont être prises, avec une réduction de sa main-d’œuvre mondiale d'environ 7000 postes (dont 2000 contractuels) : 2500 dans la division Aérostructures et Services d'ingénierie, 500 dans la division Avions d'affaires, et 800 dans la branche Ingénierie et développement de produits, Aéronautique. La division Avions commerciaux ne sera pas touchée par ces réductions d’effectifs, alors qu’elle est avec l’activité Avions d’Affaires un des secteurs les plus mal en point. Bombardier précise d’ailleurs que cette réduction sera en partie compensée par de l'embauche dans certains domaines en croissance, notamment pour « soutenir l'accélération de programmes et de projets stratégiques à l'échelle mondiale comme le CSeries », qui a augmenté au cours des derniers mois pour atteindre un total de 3450 employés à l'échelle mondiale.