Une enquête pas encore formelle a été ouverte sur les pratiques tarifaires des compagnies aériennes Air France, Air Austral et Corsair International, après des hausses de prix quasi-simultanées sur les vols entre Paris et l’île de La Réunion - malgré la chute du prix du carburant. Interpellé le 16 février 2016 par le député de La Réunion Thierry Robert, le ministre de l’Economie français Emmanuel Macron a annoncé que Direction générale de la concurrence, de la consommation et de la répression des fraudes (DGCCRF) allait demander des « clarifications » aux trois transporteurs soupçonnés d’une « forme d’entente sur les prix ». Le ministre a expliqué que la hausse de 20 euros sur le prix du billet aller-retour en classe Economie en période basse, et de 30 euros en période haute, par les trois compagnies aériennes entre Paris et l’aéroport de Saint Denis-Roland Garros étaient des « comportements tarifaires qui ne sont pas justifiés, ou du moins pas justifiés jusqu'alors » ; ils semblent selon lui indiquer « une forme d'entente ». En tant que premier actionnaire d’Air France (17% du capital), le gouvernement compte bien lui demander des explications sur les tarifs pratiqués vers et depuis la Réunion « et sur d’autres liaisons ». La compagnie nationale s’est défendue dans un communiqué envoyé à l'AFP, démentant formellement toute accusation d'entente tarifaire sur ses lignes. Elle précise que « constatant le haut niveau de remplissage des vols sur l'axe France-Réunion, Air France a décidé le 22 janvier 2016 d'une hausse de ses tarifs publics de +20EUR pour un aller/retour en basse saison (+30EUR en haute saison) sur l'ensemble des tarifs structurels de la classe économique », une « hausse maximale alors qu'Air France n'avait plus augmenté ses tarifs structurels depuis 2014 sur cette ligne ». En clair : la hausse des prix n’est qu’une réponse à la forte demande. Et elle rappelle qu’elle « met régulièrement en avant » sa route entre Orly et La Réunion via des tarifs promotionnels, la part des clients en bénéficiant étant elle aussi « en hausse ». M. Macron s’est engagé à rendre public les « clarifications » reçues par la DGCCRF. La quatrième compagnie aérienne présente sur cet axe, XL Airways, n’est apparemment pas visée par les questions de la DGCCRF.