Le constructeur américain Boeing a reçu le feu vert du gouvernement américain pour rentrer en contact avec des compagnies aériennes iraniennes. Un chemin qui s’annonce encore « compliqué » pour Boeing alors que son concurrent européen a déjà vendu 118 Airbus à l’Iran fin janvier.

« Nous avons demandé et obtenu une licence pour évaluer les besoins en avions de ligne des compagnies iraniennes », a indiqué Boeing. Cette licence à portée limitée autorise des pourparlers avec des transporteurs aériens reconnus par les Etats-Unis et souhaitant renouveler leur flotte. Cette annonce paraît porteuse d’espoir pour les contrats de ventes d’avions, mais cache une réalité plus complexe. Boeing concède ainsi une situation « compliquée » dans la région en raison du maintien de l’essentiel des sanctions économiques américaines.

Car certes, le ciel s’est dégagé pour l’aviation aérienne iranienne suite à l’accord obtenu en janvier dernier sur le programme nucléaire iranien et sonnant le glas aux sanctions économiques américaines et occidentales, qui plombaient l’essor de ses compagnies aériennes depuis 1995. Mais les Etats-Unis ont décidé de maintenir l’essentiel de ses sanctions imposées en raison de violations des droits de l'homme et de terrorisme. Un terrible coup de frein en début d'année pour Boeing alors qu’Airbus a les mains libres et qu’il vient de signer un protocole d’accord à l’occasion de la visite du président iranien Rohani en France fin janvier, de 118 appareils pour une valeur de 25 milliards de dollars au prix catalogue (21 appareils de la famille A320ceo, 24 de la famille A320neo, 27 de la famille A330ceo, 18 A330-900neo, seize A350-1000 et 12 A380). De son côté, le constructeur  ATR s’apprête à vendre 40 avions turbopropulsés et le Canada a autorisé l’avionneur Bombardier à faire des affaires avec l’Iran. Des contacts par des compagnies aériennes iraniennes privées auraient aussi été établis avec le Brésilien Embraer ou le Russe Soukhoï.

L’Iran, pays de près de 80 millions d’habitants aurait besoin de « 400 avions longs et moyen-courriers et de 100 avions court-courriers», a indiqué Abbas Akhoundi, son ministre des Transports en janvier dernier.