Le gouvernement allemand a pris la décision de mettre en place des tests inopinés pour détecter la prise de médicament ou d’alcool auprès du personnel navigant des compagnies aériennes allemandes, affirme le quotidien allemand Süddeutsche Zeitung.

Les transporteurs aériens devront vérifier que seuls les navigants capables d'assurer « un transport sûr et réglementaire » seront autorisés à voler. Pour cela, des tests inopinés permettront de vérifier en cas de doute, qu’aucun d’eux n’est « sous l'influence de médicaments, d'alcool ou d'autres substances psychoactives ». Le journal allemand évoque aussi la création d’une banque de données médicale.

Cette mesure intervient onze mois après le crash du l’Airbus A320 de Germanwings (le 24 mars 2015) alors que le co-pilote Andreas Lubitz, enfermé seul dans le cockpit l’avait précipité volontairement contre les Alpes de Haute-Provence, faisant 150 morts. Depuis, l’enquête a mis en lumière la dépression d’Andreas Lubitz, ses tendances suicidaires et sa peur de ne plus pouvoir piloter en raison de graves problèmes de vue. Il avait vu au total 41 médecins sur les cinq dernières années. Le jour funeste, Andreas Lubitz n’aurait pas dû piloter, un médecin lui ayant prescrit un arrêt de travail... qu’il n’a jamais transmis à son employeur.

Rappelons que Lufthansa s’est dit favorable dès fin mai 2015 à des tests à l’aveugle pour ses pilotes. Carsten Spohr, patron de la Lufthansa, évoquait alors vouloir « examiner attentivement » dans quelle mesure « exceptionnelle » il était possible d’assouplir les règles du secret médical pour ses pilotes.