La compagnie aérienne Air France a gagné son procès en appel contre le syndicat de pilotes SNPL, condamné en première instance en octobre dernier pour avoir bloqué l’application du plan de restructuration Transform 2015. La reprise des négociations, prévue le 10 mars, risque d’être tendue. La compagnie nationale française s’est félicitée le 25 février 2016 de la décision de la Cour d’appel de Paris, un porte-parole de la direction expliquant dans Challenges qu’elle souhaite « que cette étape puisse favoriser la poursuite du dialogue engagé entre les organisations représentatives des pilotes et la direction d'Air France tourné vers la compétitivité et le développement de l'entreprise ». La décision judiciaire, qui autorise l’arbitrage du PDG Frédéric Gagey, devrait permettre « le respect et la finalisation des accords conclus dans le cadre du Plan Transform 2015 Pilotes », ajoute-t-il. Le 16 octobre 2015, le TGI de Bobigny avait déjà donné raison à Air France dans le litige qui l'opposait au Syndicat national des pilotes de ligne (SNPL Air France ALPA), accusé de bloquer les dernières mesures du plan de restructuration mené entre 2012 et 2014. La compagnie, déçue par l’absence de progrès après sept mois de négociations avec le syndicat majoritaire de pilotes, avait en effet porté l’affaire en justice : elle affirmait alors le SNPL de n’avoir rempli que 65% de ses engagements signés en 2012, alors que des rapports montrent que le personnel au sol a atteint 100% et les hôtesses de l’air et stewards 96% des leurs. L’objectif visé était un gain de productivité de 20% pour l’ensemble du personnel ; les pilotes n’en seraient qu’à 13%, expliquait la compagnie à l’époque. Le SNPL Air France ALPA n’a pas réagi directement hier soir à la décision de la Cour d’appel, mais il a toujours accusé Air France de n’avoir pas elle-même rempli ses obligations dans le cadre de Transform 2015. Son porte-parole Emmanuel Mistrali a toutefois prévenu dans l’Express : toute tentative de « passage en force » sur Transform 2015 déclenchera non seulement de nouveaux procès, mais aussi la suspension des négociations. Le début de ces négociations sur Perform 2020, prévu initialement en septembre dernier mais désormais fixé au 10 mars, ne pourra avoir lieu tant que le plan précédent n’aura pas été bouclé. Le ton n’était guère plus engageant en début de semaine, quand le syndicat dénonçait la schizophrénie de la direction d’Air France.