La compagnie aérienne Republic Airways Holdings s’est mise jeudi sous protection des créanciers afin de lancer une restructuration, expliquant sa mauvaise santé financière par un manque de pilotes aux Etats-Unis. Les vols de ses filiales Republic Airlines et Shuttle America continuent d’être opérés normalement. Opérant des vols régionaux pour le compte d’American Airlines, Delta Air Lines et United Airlines, et meilleur client du Bombardier CSeries, la compagnie américaine a annoncé le 25 février 2016 avoir eu recours au Chapitre 11, grâce auquel les entreprises peuvent se protéger des poursuites de créanciers pendant une restructuration. La dette atteint 2,97 milliards de dollars pour des actifs de 3,56 milliards, selon la déclaration de Republic Airways au tribunal des faillites de New York, et son président Bryan Bedford explique dans un communiqué avoir « travaillé dur » pour éviter le recours au Chapitre 11 : « depuis des mois nous avons tenté de restructurer les obligations sur nos avions peu populaires vu le manque de pilotes aux Etats-Unis, et de renforcer nos revenus. Ce processus est dans une impasse ». De nombreux appareils sont déjà cloués au sol faute de pilotes, souligne le dirigeant. Les opérations au jour le jour ne sont pas affectées, mais le sort des 6000 employés n’est pas explicitement évoqué sauf pour dire qu’ils seront payés et que les accords collectifs signés avec les syndicats seront « honorés ». Republic Airways, basée à Indianapolis, opère via ses deux filiales plus de 1000 vols par jour vers 105 destinations aux Etats-Unis, au Canada, aux Bahamas et dans les Caraïbes, avec une flotte entièrement constituée d’Embraer de 50 à 99 sièges (ses derniers Q400 partent chez Flybe), mais elle avait entre autres commandé 40 CS300 (plus autant d’options), ce qui en fait le meilleur client de la famille CSeries. Elle est le premier opérateur au monde d’E-Jets, avec une flotte combinée d’environ 230 appareils. La dernière compagnie américaine à avoir eu recours au Chapitre 11 était American Airlines en 2011. Elle comme ses deux rivales ont annoncé qu’il était encore trop tôt pour évaluer l’impact à moyen terme de la faillite de Republic Airways sur les opérations régionales.