Les pilotes de la compagnie aérienne HOP! Air France et de la low cost Transavia râlent contre le syndicat SNPL, qu’ils accusent de ne défendre que les intérêts des collègues de la maison-mère. Alors que la compagnie nationale française précisait le 26 février 2016 les postes concernés par son plan de départ volontaires, touchant uniquement les employés au sol et les PNC d’ici décembre, le ton monte entre les pilotes des deux filiales d'Air France et le syndicat majoritaire. Un tract du SNPL Brit Air (une des trois composantes de HOP!) titré « la guerre des pilotes aura lieu », appelle à la solidarité : il explique que le groupe Air France étant « mortel, des réformes structurelles sont impératives sous peine de disparition », mais il a aussi l’impression que « depuis la dernière réunion SNPL groupe AF, ce diagnostic n’est plus partagé ». L’ambition par exemple d’un contrat de travail unique au niveau du Groupe « avec contrat miroir local et rémunérations et conditions de travail locales », ouvrant à tous les pilotes la possibilité de passer un jour sur long-courrier, est selon la section Brit Air du syndicat « abandonnée, poubelle » (les quelques 900 pilotes de HOP! sont limités par contrat à des avions de 110 places au plus). Il exprime donc son incompréhension devant ce revirement stratégique qui laisse l’activité moyen-courrier « dans l’incapacité de résister face à la concurrence ». « Si on revenait sur cet accord, on pourrait créer 150 emplois de pilotes. Il serait bien que le SNPL AF pense aussi aux 3500 familles à nourrir de HOP! », regrette Jean-Jacques Elbaz, délégué syndical SNPL chez Brit Air, dans Le Parisien de vendredi. Le quotidien cite en outre un des 230 pilote de la low cost Transavia qui aimerait bien que « le SNPL Air France et la direction trouvent enfin un accord » : il juge que le syndicat « semble plus intéressé de négocier un nouvel hôtel à Rio pour les pilotes d'Air France ou un nouvel iPad, que de sortir du statu quo qui plombe le groupe ». Réponse d’Emmanuel Mistrali, porte-parole du SNPL Air France, à ces accusations dans Le Parisien : « quand il n'y a pas de croissance, chacun ne pense qu'à soi »… Rappelons qu’Air France prévoit désormais de supprimer via des départs volontaires 1405 postes au sol, y compris près de 800 dans les aéroports ; initialement, il avait été question de 1823 suppressions de postes au sol d’ici mai 2017. Chez les PNC, le PDV a été ramené de 890 à environ 200 équivalents temps plein.