L’appel d’offres pour la privatisation du gestionnaire de l’aéroport de Lyon-Saint Exupéry sera lancé dans les jours qui viennent, avec une décision attendue avant la fin de l’été. Comme pour Nice-Côte d’Azur mardi, le ministre français de l’Economie Emmanuel Macron a rencontré hier les principaux acteurs régionaux de l’aéroport lyonnais : la CCI qui détient 25% des parts du gestionnaire de Saint-Exupéry, la Métropole (7%), le département (3%) et la région (5%). l’Etat veut vendre les 60% qu’il détient, et l’appel d’offres devrait être lancé dès la semaine prochaine. Dans un communiqué commun, les actionnaires locaux ont parlé d’une « réunion constructive » ont toutefois rappelé leur conviction que la privatisation de la société des Aéroports de Lyon « doit constituer un levier pour accélérer le développement de la connectivité européenne et internationale de la plateforme de Lyon-St Exupéry, aujourd’hui en deçà du poids et de la dynamique économique de la grande région Auvergne Rhône Alpes ». L’occasion pour eux de rappeler la liste de leurs exigences : la privatisation ne peut « en aucun cas » se traduire par une nouvelle mise sous tutelle des Aéroports de Lyon vis-à-vis d’un hub européen, à l’image de la situation actuelle vis-à-vis de Roissy ; ni conduire à la prise en main des Aéroports de Lyon par un actionnaire majoritaire intéressé avant tout par la spéculation foncière et immobilière plutôt que par le développement aérien. Et surtout, les collectivités locales ont rappelé au ministre qu’il était « impératif » que la compagnie aérienne Emirates Airlines obtienne « les 2 vols hebdomadaires réclamés depuis l’ouverture de la ligne Lyon - Dubaï en 2012, et ce avant la fin du processus de privatisation ». Sur ce point, ils ont notamment rappelé combien la situation de Lyon était « spécifique du fait de la proximité de l’aéroport de Genève », premier concurrent de Lyon-St Exupéry ; et ils affirment avoir reçu un soutien appuyé du ministre pour que ces ouvertures de lignes puissent aboutir dans les meilleurs délais, « ce qui constitue une excellente nouvelle pour notre aéroport ». Les principaux amendements présentés par les actionnaires publics locaux au projet de cahier des charges portaient entre autres sur le renforcement des exigences en termes d’expérience de gestion aéroportuaire pour la sélection des candidats éligibles à la reprise des parts de l’Etat ; un effort affiché en terme de limitations de nuisances ; l’allongement de la durée obligatoire de conservation des parts de la société pour atteindre a minima 7 ans. En matière de gouvernance : le renforcement du poids des actionnaires minoritaires dans le conseil de surveillance, et la mise en place d’un comité de suivi des engagements et des investissements, afin de pouvoir peser de manière claire sur les décisions du futur actionnaire majoritaire. Rappelons qu’après Toulouse-Blagnac, l’Etat veut vendre les 60% de part qu’il détient dans les sociétés gérant Lyon et Nice ; les infrastructures resteront propriété de l’Etat qui conserve un droit de regard sur les taxes d’aéroport, tandis que l’ouverture de nouvelles lignes aériennes sera toujours du ressort de la DGAC. Si Ardian Infrastructures est le premier candidat officiellement déclaré pour les deux aéroports, des offres seraient en préparation par le groupe espagnol Ferrovial, l’italien Atlantia, l’australien Macquarie, Cube allié à l’aéroport de Genève (pour Lyon) ou le groupe Vinci. ADP n’est pas intéressé par Lyon, et « hésite encore » au sujet de Nice.