La compagnie aérienne Philippine Airlines a inauguré hier une nouvelle liaison entre Cebu et Los Angeles, sa seconde vers la métropole de Californie après celle au départ de Manille. Son dirigeant veut décrocher les cinq étoiles Skytrax d’ici cinq ans, et étudie la possibilité de lancer de nouvelles routes vers l’Europe. Depuis le 15 mars 2016, date du 75e anniversaire de sa fondation, la compagnie nationale des Philippines propose trois vols par semaine entre l’aéroport de Mactan-Cebu et Los Angeles, opérés en Airbus A340-300 pouvant accueillir 36 passagers en classe Affaires et 218 en classe Economie. Les départs sont programmés mardi, jeudi et samedi à 18h25 pour arriver à 17h55 le même jour, passage de la ligne de changement de date oblige ; les vols retour quittent les Etats-Unis à 20h40 pour se poser deux jours plus tard à 4h40 à Cebu (durée du vol moyenne 15h45). Philippine Airlines est sans concurrence directe sur cette route. La nouvelle liaison porte à 14 le nombre de vol effectués chaque semaine par la compagnie vers Los Angeles, et à 38 celui vers les Etats-Unis ; elle est également présente à San Francisco, Honolulu, Guam et depuis mars 2015 à New York-JFK (via Vancouver). A Cebu, Philippine Airlines propose déjà des vols vers Tokyo-Narita (biquotidien), Osaka (quotidien) et Nagoya (3 vols par semaine) au Japon, ainsi que vers Seoul en Corée du Sud (quotidien). Et elle y opère via sa filiale PAL Express plus de cent vols par semaine vers et depuis Bacolod, Butuan, Cagayan de Oro, Davao, Iloilo, Tacloban et bien sûr la capitale Manille. Le 75e anniversaire de la compagnie est en outre célébré avec le lancement d’une offre gratuite de wifi pendant 30 minutes dans toutes les classes de voyage ; les deux-tiers de sa flotte long-courrier sont déjà équipés, soit six Boeing 777-300ER et quinze Airbus A330-300, « un record dans la région ». L’équipement est fourni par SITA OnAir, tout comme celui pour l’offre GSM (appels vocaux) ou le wifi permettant de se connecter au serveur de l’avion pour regarder des contenus multimédias. air-journal_Philippine Airlines A350-900Le président de Philippine Airlines Jaime Bautista veut décrocher un statut « cinq étoiles » chez Skytrax sous cinq ans, mais il admet que ce ne sera pas une tache simple et vise plus prudemment une quatrième étoile dès 2017 ; il faudra d’abord « améliorer le service, du système de réservation jusqu’au au traitement des bagages à l’arrivée », afin de fournir aux passagers « une expérience de voyage qui dépasse leur espérance ». Mais il faudra aussi investir massivement dans la flotte, particulièrement dans les quinze A330-300, au niveau des systèmes de divertissement embarqués et surtout dans la configuration cabine – ce qui pourrait représenter 10 millions de dollars par avion. Huit de ces appareils peuvent accueillir 414 passagers en deux classes Premium et Economie, et les autres 268 passagers en trois classes ; le plan serait de tous les ramener à environ 313 places « nettement plus confortables ». Rappelons que Philippine Airlines a signé le mois dernier une lettre d’intention pour six Airbus A350-900 (plus six options), qui remplaceront a priori à partir de 2018 les six A340-300 de sa flotte ; elle opère aussi six des huit 777-300ER commandés. Les projets d’expansion du réseau de Philippine Airlines passent par l’Europe, a souligné J. Bautista, qui étudie la possibilité d’ajouter en 2018 Paris, Amsterdam, Hambourg ou Rome à sa seule destination sur le vieux continent, Londres. L’aéroport de Clark pourrait d’autre part être utilisé comme hub pour désengorger Manille-Ninoy Aquino, ajoute le dirigeant, et ajouter des vols de « cinquième liberté » tels que Delhi via Bangkok ou le Taipei – Osaka censé être lancé en juin (ave embarquement/débarquement de passagers dans les escales intermédiaires). Le développement du réseau et l’amélioration du service auraient un autre avantage : améliorer l’attractivité de Philippine Airlines aux yeux des investisseurs étrangers. En attendant, elle vise pour l’année 2016 un trafic annuel de 14 millions de passagers (+17%), et un coefficient d’occupation de 75% ; avec à la clé le recrutement de 100 pilotes et 300 PNC.