La compagnie aérienne low cost Norwegian Air Shuttle veut mettre en place des routes entre l’Italie et la Côte Est des Etats-Unis dès l’année prochaine, initialement au départ de Rome puis de Milan. Dans un entretien accordé la semaine dernière à La Repubblica, le directeur financier de la spécialiste norvégienne du vol pas cher Thomas Rarndahl a expliqué que la nouvelle base à l’aéroport de Rome-Fiumicino, qui doit ouvrir dimanche pour renforcer les sept routes existantes, servira de rampe de lancement aux opérations long-courrier depuis l’Italie. « Notre objectif est de créer un nouveau marché de niche pour augmenter le nombre de passagers transatlantiques sans affecter les compagnies régulières », affirme-t-il, car Norwegian croit qu’une « plus grande variété de choix bénéficie aux voyageurs sous forme de prix plus compétitifs, de meilleure qualité de service et d’augmentation des fréquences ». Pas sûr que cela rassurer Alitalia, qui selon ch-aviation représente près de 50% des capacités entre Rome et les Etats-Unis (dix destinations), devant sa partenaire Delta Air Lines, American Airlines et United Airlines. L’ouverture de vols transatlantiques au départ de Milan-Malpensa viendra plus tard, face à une concurrence différente : c’est Emirates Airlines qui y domine le marché américain devant American, Delta, United et enfin Alitalia avec moins de 15% des capacités. Le dirigeant ajoute que la Chine semble aussi une possibilité au départ de l’Italie, avec des volumes de trafic « attirants ». air-journal_Norwegian Long Haul 787Tous ces vols seraient bien sûr opérés par la filiale Norwegian Long Haul, qui opère huit Boeing 787-8 Dreamliner (deux autres attendus) et le premier des 28 787-9 commandés. On rappellera que la bisbille entre Norwegian et les Etats-Unis n’est toujours pas réglée : deux ans et demi après avoir demandé l’autorisation d’effectuer des vols transatlantiques avec une filiale basée en Irlande, la low cost attend toujours (un délai considéré par la Commission européenne comme une violation du traité de ciel ouvert). Le CEO Bjorn Kjos ne semble plus y croire : il estimait la semaine dernière que l’Europe va demander un arbitrage sur lea question, « les blocages du DoT étant un dangereux précédent qui ne peut que nuire à l’industrie toute entière ». Les vols actuels de Norwegian vers Baltimore, Boston, New York, Fort Lauderdale, Orlando, Las Vegas, Los Angeles et Oakland, sont opérés sous licence norvégienne (y compris ceux depuis Gatwick, où sa demande de licence fait également l’objet de délais).