Des membres du corps d'intervention de la police aéronautique ont dénoncé dans une lettre ouverte la mauvaise gestion de la sécurité à l’aéroport de Bruxelles, une semaine après les attentats. Celui-ci ne devrait pas rouvrir ses portes aujourd’hui, l’étude de la simulation grandeur nature effectuée mardi n’étant toujours pas terminée. Le « cri de détresse pour la protection d'un aéroport international comme cela devrait être le cas en 2016 » a été publié le 30 mars 2016 dans la presse belge, la section de la police fédérale compétente au sein des aéroports soulignant que « depuis que le niveau de la menace terroriste a été élevé en Belgique, ils ont signalé quotidiennement des lacunes en matière de sécurité à leurs supérieurs et à Brussels Airport », gestionnaire de la plateforme de Bruxelles-Zaventem. Ils dénoncent en particulier les quatre niveaux du terminal « très accessibles à tout un chacun », estimant que les terroristes avaient envoyé des « éclaireurs » pour vérifier les mesures en place alors que « plusieurs rapports d'information destinés au service de lutte contre le terrorisme ont été dressés au sujet de contrôles d'identité des passagers comme de passants douteux ». Ils déplorent sans surprise l’absence de contrôle de sécurité pour les voyageurs et leurs bagages avant l’embarquement, une « politique d'ouverture désuète dans d'autres pays depuis longtemps qui constitue l'exemple-même de la situation d'insécurité fondamentale à l'aéroport de Zaventem ». Les policiers rappellent également les « innombrables incidents impliquant des sans-abri qui empiètent de façon permanente sur le fonctionnement du service », et se plaignent du manque de personnel, de « l’abominable infrastructure » mais aussi d’un « armement obsolète ». Et ils évoquent une « proportion relativement élevée » d’employés les zones de tri des bagages au niveau du tarmac « ayant un casier judiciaire ». Le corps d'intervention de la police aéronautique est entre autres chargé du traitement des plaintes, de la constatation de délits, des patrouilles et de missions de protection dans les aéroports. Les signataires de la lettre ouverte font aussi des propositions pour améliorer la sécurité à Zaventem : à commencer par un contrôle des passagers à leur entrée dans le terminal de l’aéroport, avec « interdiction des véhicules dans un rayon de 100 mètres » autour du bâtiment. Ils demandent une révision de « l’inquiétante procédure » de traitement des bagages abandonnés, avec fourniture « de couvertures balistiques et de chambres de pression » ; et veulent qu’une équipe de réaction rapide soit mise en place pour intervenir en cas d'incidents ou d'actes terroristes. Ils recommandent en outre le licenciement immédiat des employés aux bagages soupçonnés de liens avec le terrorisme, un « suivi actif du personnel problématique » et un examen plus sévère des badges d’accès aux zones sensibles de l’aéroport. Bruxelles-Zaventem a annoncé que l’évaluation de la simulation grandeur nature du fonctionnement des installations temporaires menée mardi ne sera pas terminée avant ce jeudi après-midi, « aucun vol ne pouvant avoir lieu d’ici là ». Toutes les compagnies aériennes ont maintenu leur programme de vol alternatif dans les aéroports de la région jusqu’à vendredi au moins, Jetairfly allant plus loin et annonçant que ses vols continueront de partir en particulier d’Ostende jusqu’au 10 avril au plus tôt afin de « rassurer les voyageurs » ayant réservé des allers-retours pendant les vacances de Pâques ; la low cost ne tentera pas de rétablir des vols à Zaventem avant mardi 5 avril au plus tôt (elle aura alors « dévié » 362 vols depuis le 22 mars, affectant 55.000 voyageurs).