La compagnie aérienne Alaska Airlines a annoncé hier le rachat de sa rivale Virgin America pour un total de 4 milliards de dollars dette comprise, une fusion qui la porte au rang de cinquième transporteur des Etats-Unis. La fusion des deux compagnies annoncée le 4 avril 2016 va coûter à Alaska Airlines 2,7 milliards de dollars en rachat d’actions, soit 50% au-dessus du cours de Virgin America vendredi, plus la dette et le leasing d’avions. Une fois approuvée par les autorités, cette transaction permettra au groupe de proposer 1200 vols quotidiens avec des hubs dans sa base de Seattle et dans les aéroports de San Francisco, Los Angeles, Anchorage et Portland, et une flotte d’environ 280 avions d’une moyenne d’âge de 8,5 ans (Boeing 737 tous modèles pour Alaska Airlines, Bombardier Q400 pour sa sœur Horizon Air, Airbus A319/A320 pour Virgin America, CRJ700 et E175 opérés par SkyWest Airlines pour le compte d’Alaska). Le communiqué d’Alaska Airlines insiste particulièrement sur la complémentarité de leurs réseaux respectifs, sur le renforcement de sa présence en Californie où elle vise 175.000 passagers par jour, mais aussi sur un meilleur accès à des créneaux de vols sur la Côte Est, à New York-JFK ou LaGuardia et à Washington-National Ronald Reagan. « Ensemble nous allons continuer à fournir aux clients ce qu’ils veulent : des prix bas, une fiabilité sans égale et un excellent service », a déclaré le PDG Brad Tilden, « et avec une présence étendue en Californie des options de voyage non-stop plus attractives ». Pour son homologue chez Virgin America David Cush, « notre mission a toujours été de créer une compagnie aimée des passagers, ce que nous avons accompli tout en améliorant l’industrie. Rejoindre Alaska Airlines signifie que cette mission va se poursuivre ». Le syndicat de pilotes d’Alaska Airlines s’est également félicité de cette fusion, tout comme celui des PNC selon qui les deux compagnies sont célèbres pour leur « exceptionnelle qualité de service » - en partie grâce à leurs hôtesses de l’air et stewards. La nouvelle Alaska Airlines, qui restera basée à Seattle, fusionnera également les programmes de fidélité des deux compagnies une fois la transition achevée. Elle conservera bien sûr sa nouvelle livrée, et « étudiera ces prochains mois » avec le groupe Virgin » comment intégrer au mieux la marque Virgin America. La compagnie espère un feu vert des autorités d’ici la fin de l’année. Survenant après celles entre American Airlines et US Airways, entre United Airlines et Continental, entre Delta Air Lines et Northwest Airlines ou entre la low cost Southwest Airlines et AirTran, cette nouvelle fusion dans le ciel américain place Alaska Airlines en cinquième position - devant JetBlue Airways qui était elle aussi candidate au rachat de Virgin America. Et comme les précédentes, elle fait redouter une hausse des prix du billet d’avion, déjà constatées dans la plupart des moyens et petits aéroports où la concurrence est moindre (malgré des profits records).