Un rapport préliminaire sur l’accident du vol FZ981 de la compagnie aérienne low cost Flydubai, qui s’est écrasé à l’atterrissage en Russie le 20 mars dernier tuant les 62 personnes à bord, indique que la cause probable est une erreur de pilotage. Dans son rapport préliminaire publié le 8 avril 2016, le MAK russe (Interstate Aviation Committee, équivalent du BEA français) décrit l’enchainement des circonstances qui ont conduit le Boeing 737-800 de la spécialiste du vol pas cher des Emirats Arabes Unis à s’écraser par mauvais temps sur la piste de l’aéroport de Rostov. Il rappelle que les conditions météo étaient telles qu’annoncées, la première tentative d’atterrissage étant effectuée (en manuel) par mauvais temps avec des rafales à 35 nœuds et des cisaillements de vents « légers à modérés » ; le go around a été décidé par les pilotes de Flydubai après un changement de la direction et de la force du vent. La deuxième tentative a elle aussi été effectuée en manuel, et là encore les pilotes ont décidé d’interrompre alors que l’appareil se trouvait à 4 kilomètres de la piste, à 220 mètres d’altitude. Les réacteurs ont été mis en mode TOGA (décollage), mais à 900 mètres d’altitude le manche a été poussé vers le bas et les stabilisateurs réglés à -5°, déclenchant une descente rapide. Le MAK écrit que les pilotes n’ont pas pu récupérer l’appareil, qui s’est écrasé à un angle de plus de 50° et à une vitesse supérieure à 600 km/h. Les enquêteurs ont terminé l’étude du lieu de l’accident et récupéré les débris nécessaires à l’étude des performances du contrôle de pitch. Le MAK se penche donc désormais sur la performance des pilotes (« leur formation était correcte, ils avaient une expérience suffisante et tous leurs certificats étaient en règle »), tout en continuant l’analyse et la traduction des données de l’enregistreur des voix du cockpit (CVR) y compris pour déterminer qui a dit quoi. Rappelons que la chaine de télévision russe Rossiya-1 avait cité des sources décrivant la dernière conversation : « Ne vous en faites pas », lance à plusieurs reprises le pilote, puis « Ne fais pas ça ! ». Les derniers mots, formulés à plusieurs reprises : « Redresse ! ». Des « cris inhumains » sont entendus dans les six dernières secondes du vol. Le MAK ne fournit aucune conclusion définitive, et n’accuse pas formellement les pilotes d’être responsables du crash ; les échanges entre l’équipage et la tour de contrôle de Rostov n’ont pas été dévoilés. Il y avait à bord du vol FZ981 44 Russes, 8 Ukrainiens, 2 Indiens et un Ouzbek parmi les passagers, et sept membres d’équipage. Le commandant de bord chypriote et le copilote espagnol avaient à eux deux plus de 11.700 heures de vol à leur actif. https://www.youtube.com/watch?v=0oCAKoFC-HA