Ryanair poursuit au tribunal un passager, auteur d’une fausse alerte à la bombe ayant entraîné l'annulation du vol de dimanche dernier entre Beauvais et Oujda au Maroc. La low cost lui réclame 45 000 euros. Jugé mercredi en comparution immédiate pour « divulgation d’information fausse afin de faire croire à une destruction dangereuse », l’homme a sitôt écopé de quatre mois de prison ferme. Mais l’affaire pourrait ne pas en rester là, puisque Ryanair et la Sageb, exploitant de l’aéroport de Beauvais, estiment également avoir été lésés et lui réclament respectivement 45 000 € et 5 000 € de dommages et intérêts. Le Parisien qui reprend les faits, explique que Yahya Belouchi, devait se rendre au Maroc pour signer les papiers de son second divorce. Installé au fond de l’avion, nerveux, il commence à importuner son voisin alors que le Boeing 737 s’engage sur le taxiway pour rejoindre la piste de décollage. Il refuse aussi de boucler sa ceinture de sécurité et quand l’hôtesse de l’air s’approche, il répète à deux reprises  « cet avion va exploser », en français et en arabe. « Je ne me souviens de rien, a-t-il expliqué à la barre. Tout ce que je peux vous dire, c’est que j’avais bu et que je n’étais pas dans mon état normal… La preuve : il paraît même que, dans l’avion, je me suis mis à insulter le prophète… » Les pilotes avaient alors décidé d’interrompre la procédure de décollage. Ils s’étaient dirigés vers une zone sécurisée pour y parquer l’avion. « Il a fallu faire venir une équipe de déminage avec un chien, sécuriser les aérogares et trouver des hôtels aux 188 passagers de cet avion, a expliqué le président du tribunal. Tout cela a un coût exorbitant. » Cette audience au civil pour dédommager Ryanair et la Sageb, a été fixée au 19 octobre prochain.