La compagnie aérienne Malaysia Airlines a annoncé la démission pour raisons personnelles début septembre de son CEO Christoph Mueller, arrivé en mai dernier. Son successeur trouvera une compagnie en bien meilleur état, le retour à la rentabilité étant annoncé pour 2018. Arrivé à la tête de la compagnie nationale malaisienne en mai 2015 avec un contrat de trois ans et la mission de redresser une société au bord de la faillite, Christoph Mueller a remis le 19 avril 2016 sa démission « en raison d’un changement de circonstances personnelles » ; il devrait toutefois rester chez Malaysia Airlines en tant que directeur non-exécutif. Son départ sera effectif en septembre, lui donnant trois mois pour trouver et préparer son successeur. « Je suis fier de ce que nous avons accompli en si peu de temps en tant qu’équipe, et du fait que le travail acharné de tous les employés montre déjà les premiers signes de succès », a déclaré Christoph Mueller dans un communiqué publié par Malaysia Airlines. Cette dernière a indiqué ce matin avoir engagé un ancien de Ryanair, Peter Bellew, en tant que directeur des opérations en attendant de trouver un nouveau CEO – qu’elle recherche « en interne comme en externe ». Nor Yusuf, président de Malaysia Airlines Berhad (MAB), s’est dit « attristé de perdre Christoph en tant que directeur général, mais nous comprenons pleinement ses raisons et respectons sa décision ». Le fonds souverain Khazanah Nasional, désormais à la tête de tout le capital de Malaysia Airlines, avait nommé à la tête de la compagnie de l’alliance Oneworld le CEO sortant d’Aer Lingus (un ancien de Sabena et TUI Travel), régulièrement applaudi pour avoir remis sur pieds la compagnie nationale irlandaise face à la low cost Ryanair. Il avaitalors  pour mission de restaurer l’image de la société, la confiance de ses employés et celle des passagers – tout en supprimant au moins un tiers de l’effectif. Malaysia Airlines avait dévoilé en novembre 2014 ses pires résultats financiers trimestriels en trois ans, conséquence des deux tragédies qui l’avaient frappée depuis le début de l’année (disparition du vol MH370 entre Kuala Lumpur et Pékin, et vol MH17 abattu au-dessus de l’Ukraine), mais aussi d’une piètre gestion ayant entrainé des pertes gigantesques, de son incapacité à répondre à la concurrence des low cost (au premier rang desquelles la Malaisienne AirAsia), et des interventions politiques. Quelques semaines après avoir pris ses fonctions en mai dernier, Christoph Mueller expliquait que Malaysia Airlines était « techniquement en faillite ». Ont suivi des milliers de suppressions de postes, des baisses de salaires, une réduction de 30% du réseau avec le quasi-abandon de l’Europe (seule Londres survit) pour se recentrer sur l’Asie, et la revente d’avions ou la renégociation des contrats de leasing. Début avril, il annonçait qu’elle avait enregistré en février son premier mois bénéficiaire ; « les efforts de restructuration se poursuivent comme prévu », déclarait-il alors, confirmant l’objectif d’un retour dans le vert en 2018. La recette unitaire a progressé de 10% en un an, le coefficient d’occupation s’améliore, et surtout elle a signé avec Emirates Airlines un accord de partage de codes portant désormais sur près de cent routes. L’achat de nouveaux avions est désormais envisagé, y compris des Airbus A350-900 qui viendraient s’ajouter aux quatre pris en leasing a priori à partir de l’année prochaine ; tous ses 777-200ER ont quitté la flotte, et les cycles de maintenance font qu’un moins un de ses six A380 sera « hors service » pendant le mois à venir (elle opère aussi 54 737-800, quinze A330-300 et un 747-400 désormais muni d’une livrée rétro).