La grève menée depuis vendredi par les syndicats de la compagnie aérienne Air Caraïbes Atlantique s’est terminée un jour plus tôt que prévu, avec la promesse que la future filiale du groupe Dubreuil, la low cost long-courrier French Blue, ne sera pas déployée vers les Caraïbes. Si la grève n’a eu quasiment aucun impact sur les passagers, la sortie de crise annoncée le 19 avril 2016 s’est faite au détriment de l’avenir de la nouvelle compagnie du groupe Dubreuil. Un porte-parole d’Air Caraïbes a déclaré sur la chaine de télévision La 1ere qu’un protocole d’accord avait été trouvé « portant sur le développement serein et constructif d'Air Caraïbes et de French Blue », ce qui avait permis une levée des préavis de grève. Mais cet accord reviendrait selon les syndicats à restreindre l’activité de French Blue aux seules îles de l’Océan Indien, La Réunion et Maurice : elle ne viendrait donc pas faire de l’ombre dans les Antilles et Caraïbes à sa compagnie-sœur. « Nous avons protégé notre périmètre d’activité dans les Caraïbes. French Blue ne pourra pas s’y développer. Elle sera cantonnée à l’Océan Indien », précise Emmanuel Skowron du syndicat de PNC UNAC. Autre concession du groupe Dubreuil aux grévistes selon Tour Mag, la « garantie » que les deux premiers Airbus A350-900 commandés iront chez Air Caraïbes début 2017, le troisième allant à French Blue « pas avant juin 2017 » pour être déployé vers Saint-Denis de La Réunion. Selon le protocole d’accord, la low cost long-courrier restera utilisée à partir du 15 septembre deux fois par semaine entre Paris-Orly et l’aéroport de Punta Cana en République Dominicaine, mais elle opèrera pour le compte d’Air Caraïbes qui « récupèrera » la route dès la livraison du premier A350-900 (ce qui lui évitera donc d’affréter des avions d’Air Tahiti Nui ou Air Transat, rappelle Tour Mag). Et selon M. Skowron, les lignes de French Blue envisagées vers Cuba ou les Bahamas seront finalement lancées par Air Caraïbes ; il se dit en outre « pessimiste » sur les chances de French Blue d’obtenir des droits de trafic vers l’île Maurice. Dans l’attente d’une signature de la direction, l’intersyndicale dit maintenir sa « vigilance ». Elle avait précisé la semaine dernière ses doléances dans un communiqué : elle demandait aux dirigeants d’Air Caraïbes de respecter leurs engagements « par des actes et des écrits sur un accord de protection, de modernisation et de développement de la flotte ACA, ce qui nous permettra de rester efficaces et compétitifs ; un accord de protection de nos lignes et de notre réseau ». Les organisations affirmaient alors que « l'immense majorité des salariés s'est déclarée contre » le projet French Blue, et que les dirigeants refusaient de « prendre en compte leurs inquiétudes » ; ils ne sauraient se satisfaire de « l'annonce du maintien de l'A330-200 dans la flotte d'Air Caraïbes Atlantique et l'hypothétique ouverture de lignes sur la grande Caraïbe », pas suffisante pour permettre la « restauration d'une confiance perdue ».