La compagnie aérienne Alitalia a signé un protocole d’accord portant sur l’acquisition de 49% du capital d’Air Malta, cette dernière mettant fin aux discussions avec d’autres investisseurs potentiels. Dans son communiqué du 27 avril 2016, la compagnie nationale italienne précise avoir signé ce protocole d’accord avec le conseil d’administration d’Air Malta et avec le gouvernement de l’île, et va donc lancer un audit « avec la possible intention de devenir actionnaire à hauteur de 49% ». Des précautions oratoires reprises par le CEO d’Alitalia Cramer Ball, selon qui malgré les « liens culturels forts » entre les deux pays et la description du MoU comme « un premier pas important et fort », aucune décision ne sera prise avant « l’examen exhaustif d’un accord potentiel ». Il souligne le besoin d’établir « sans équivoque » que tout accord avec Air Malta ne va pas compromettre les « progrès accomplis dans notre plan de restructuration sur trois ans », ou porter préjudice à la position financière d’Alitalia. Et même s’il se dit persuadé que l’avenir du transport aérien passe par la consolidation, le CEO prévient : d’ici là, « rien ne change ». La compagnie de l’alliance SkyTeam se dit sur le chemin d’un retour à la rentabilité en 2017, et peut donc se pencher sur l’avenir. La complémentarité de son réseau et de celui d’Air Malta est l’objet d’études « approfondies », particulièrement dans le sud de l’Italie. Depuis sa base à La Valette-Luqa, la compagnie maltaise dessert Rome, Milan-Linate, Catane et Palerme, plus Turin et Olbia via Rome. Pour le ministre du tourisme de Malte Edward Zammit Lewis cité dans le même communiqué, le protocole d’accord est « un pas dans le processus », et il reste encore « un long chemin à parcourir ». Il confirme cependant l’arrêt immédiat des discussions avec d’autres compagnies aériennes, et le début de celles avec Alitalia. Selon la présidente d’Air Malta Maria Micallef, les « négociations techniques » devraient être achevées d’ici la fin juillet ; elle parle dans The Independent d’une « lueur d’espoir » pour la compagnie, qui est en voie de ramener ses pertes de 16 à 4 millions de dollars. Le parlement local devrait connaître les détails du protocole d’accord le 25 mai prochain. Rien n’a filtré sur les conséquences d’un tel accord sur l’emploi, en particulier sur les exigences d’Alitalia, le ministre du tourisme rappelant qu’Air Malta « n’est pas dans une situation heureuse (…). La compagnie doit changer si elle veut retrouver la croissance ». Avant d’ajouter que les employés savaient au moins qui allait investir… Les discussions avec des compagnies étrangères susceptibles d’investir dans le capital d’Air Malta trainaient depuis des mois, le favori étant selon la presse locale Etihad Airways (cette dernière est déjà actionnaire d’Alitalia à hauteur de 49%). Elle opère aujourd’hui une flotte de huit avions (six Airbus A320 et deux A319) vers une quarantaine de destinations, parmi lesquelles Paris (CDG et Orly), Lyon, Marseille ou Genève.