Le Groupe ADP a renoncé à se porter candidat à la privatisation partielle du gestionnaire de l’aéroport de Nice-Côte d’Azur, en raison des oppositions politiques locales. En marge de la présentation de ses résultats trimestriels le 2 mai 2016, le groupe gérant les aéroports de Paris-CDG et Orly a confirmé son retrait de la privatisation de la plateforme niçoise, deux semaines après avoir déposé un dossier de candidature ; il avait déjà annoncé n’être pas intéressé par celle de Lyon-Saint Exupéry. Interrogé par Les Echos, le directeur général adjoint chargé des finances Edward Arkwright justifie ce retrait par les « prises de position publiques d’un certain nombre de dirigeants liées à l’activité aéroportuaire à Nice ». Sans citer Christian Estrosi, président de la région PACA qui avait menacé d’un veto toute décision favorable au groupe ADP dont la « chape de plomb » bloquerait toute ouverture à Nice de liaisons intercontinentales. M. Arkwright laisse aussi entendre que le dossier de l’aéroport Côte d’Azur ne correspondait pas aux « critères de croissance externe » du Groupe ADP ; aucune offre ne sera donc déposée. Rappelons qu’après Toulouse-Blagnac, l’Etat veut vendre les 60% qu’il détient dans les sociétés gérant Nice-Côte d’Azur ainsi que Lyon-Saint Exupéry, le reste de leur capital étant réparti entre les CCI - 25% - et les collectivités locales avec 15%. Les infrastructures resteront propriété de l’Etat, qui conserve un droit de regard sur les taxes d’aéroport, tandis que l’ouverture de nouvelles lignes aériennes sera toujours du ressort de la DGAC. Ardian Infrastructures a été le premier candidat officiellement déclaré, mais des offres seraient en préparation par le groupe espagnol Ferrovial, l’italien Atlantia, l’australien Macquarie, Cube allié à l’aéroport de Genève (pour Lyon) ou le groupe Vinci (actionnaire d’ADP à hauteur de 8%). Les offres fermes doivent être déposées d’ici le 4 juillet ; le choix des acquéreurs devrait intervenir cet été, l’Etat espérant tirer quelques 2 milliards d’euros de ces ventes. Le Groupe ADP a vu son chiffre d’affaires consolidé progresser de 1,8% à 683 millions d’euros au premier trimestre 2016, « porté par l’international et l’immobilier ». Le trafic à Roissy et Orly affiche +1,9 % à 20,9 millions de passagers. Les activités aéronautiques, sa première source de revenus, ont progressé de +0,3% : croissance du produit des redevances aéronautiques (+3,4% à 222 millions d'euros) et des redevances spécialisées (+4,2% à 53 millions d'euros) qui compense le recul des revenus liés à la sureté et à la sécurité aéroportuaire (-4,9% à 113 millions d'euros). La plus forte croissance revient à l’activité International et développements aéroportuaires (+23,4%) : la forte progression du chiffre d'affaires est portée par les performances d'ADP Ingénierie (+20,4% à 18 millions d'euros) et d'ADP Management (+38,5% à 4 millions d'euros) à Santiago du Chili. Selon le PDG Augustin de Romanet, « malgré un contexte difficile depuis la fin de l'année 2015, l’évolution du trafic traduit une reprise du trafic international, notamment portée par les destinations américaines, moyen-orientales et d'outre-mer. L'impact des attentats de Paris sur les activités touristiques et l'appréciation de l'euro affectent négativement le chiffre d'affaires des boutiques côté pistes ce trimestre ». Le Groupe ADP anticipe un redressement des activités commerciales au deuxième semestre 2016.