Le syndicat SWAPA représentant quelques 8000 pilotes de la compagnie aérienne low cost Southwest Airlines a déposé plainte contre elle, arguant que l’arrivée des Boeing 737 MAX l’année prochaine ne peut se faire sans nouveau contrat. Chez Hawaiian Airlines, 99% des pilotes se disent prêts à se mettre en grève en cas d’échec des négociations en cours. Ayant échoué en novembre 2015 à trouver un accord sur un nouveau contrat malgré quatre ans de négociations, le Southwest Airlines Pilot Association (SWAPA) a demandé le 18 mai 2016 à un tribunal du Texas une protection judiciaire dite de status quo, qui empêcherait la plus grande spécialiste du vol pas cher au monde d’intégrer de nouveaux avions dans sa flotte jusqu’à ce qu’un accord soit signé. Cet accord « doit porter sur les salaires, les heures de vol et les plannings », affirme le syndicat, et être signé avant la livraison prévue en mars 2017 des premiers Boeing 737 MAX 8. Il ajoute que la low cost violerait des lois fédérales si elle commençait « unilatéralement » à opérer les nouveaux appareils sans nouveau contrat. Et de rappeler que les précédentes entrées en service de nouveaux avions avaient toutes été accompagnées soit d’un nouveau contrat, soit d’un amendement aux contrats en vigueur. Southwest Airlines, compagnie de lancement du 737 MAX 8 avec 170 exemplaires commandés (plus 191 options, et trente 737 MAX 7), a réagi à ce dépôt de plainte, jugé « prématuré et pas nécessaire », tout désaccord avec le SWAPA étant « théorique » selon la porte-parole Brandy King puisque l’entrée en service n’est pas prévue avant dix mois au plus tôt. Et elle ajoute que la compagnie « croit avoir le droit de voler sur cet avion selon le contrat actuel », recommandant au syndicat de lancer une procédure d’arbitrage. air-journal_Hawaiian_Airlines_A330-200La colère est plus forte chez Hawaiian Airlines où le syndicat ALPA affirmait le 17 mai que 99% de ses membres ont voté en faveur d’une grève en cas d’échec des négociations contractuelles lancée en mai 2015. Ce vote « montre la profonde colère de nos pilotes envers la direction », affirme le président du bureau Hawaiian Airlines de l’Air Line Pilot Association Hoon Lee, tout en ajoutant que le syndicat « ne veut absolument pas aller à la grève ». Mais c’est ce qu’il fera pour obtenir un nouveau contrat « aux conditions du marché » alors que la compagnie gagne plus d’argent que jamais, menace-t-il, un piquet de grève devant être organisé mercredi à l’aéroport de Honolulu. Aucune médiation n’est pour l’instant prévue en juin, même s’il doit d’abord être décidé au niveau national si le processus serait contre-productif. Au cas où ni le syndicat, ni la direction n’accepte cette nouvelle médiation, une période de 30 jours pour calmer les esprits doit être observée avant toute grève. A la direction de Hawaiian Airlines, la responsable de la communication Ann Boticelli rappelle que le syndicat demande « une augmentation de 52% de la rémunération totale des pilotes », ce qui représenterait 74 millions de dollars pour environ 600 pilotes. Et elle affirme que la compagnie paie déjà très bien ses employés : un commandant de bord sur long-courrier avec 12 ans d’ancienneté dans la compagnie « gagne au total 242.000 dollars pour 700 heures de vol par an », sans compter la couverture médicale à vie (pour les retraités et leur épouse) et une participation annuelle entre 15% et 19,4% à leur fonds de retraite 401k.