L’identification des restes humains retrouvés après le crash du vol MS804 de la compagnie aérienne Egyptair en Méditerranée va débuter au Caire, où des sacs mortuaires sont arrivés hier. L’Egypte a nié les informations mentionnant une conversation entre les pilotes et son contrôle aérien, et remis en cause les affirmations grecques sur les mouvements brutaux de l’appareil avant sa disparition des écrans radar. Une vingtaine de sacs mortuaires sont arrivés le 23 mai 2016 à la morgue Zenhom du Caire, contenant des restes « méconnaissables » de plusieurs des 66 personnes qui se trouvaient dans l’Airbus A320 de la compagnie égyptienne, disparu le 19 mai lors d'un vol entre Paris-CDG et l’aéroport du Caire. Les familles de victimes ont commencé à fournir des échantillons d'ADN selon le président d’Egyptair Safwat Moslem afin de faciliter l’identification de ces restes, qui n’incluraient aucun corps entier. L’appareil transportait 56 passagers dont 30 Egyptiens et 15 Français, sept membres d’équipage et trois agents de sécurité. L’Egypte a contesté hier deux informations, à commencer par l’affirmation de M6 et du Daily Mail selon qui une conversation de plusieurs minutes aurait eu lieu entre les pilotes du vol MS804 et le contrôle aérien égyptien, demandant un atterrissage d’urgence pour cause de fumée dans la cabine. « C’est totalement faux », a déclaré l’autorité de l’aviation civile, « les seules conversations du contrôle aérien ont été avec quelques avions présents dans l’espace aérien, pour savoir s’ils avaient des informations » sur le vol MS804. De plus, le chef des services de la navigation aérienne Ehab Azmy a remis en cause l’existence des virages à gauche puis à droite opérés par l’A320 avant sa descente rapide, telle que décrite par le ministre de la défense grecque Panos Kammenos : « il n’y avait pas de virages et le vol était correct jusqu’à son entrée dans l’espace aérien égyptien, ce qui a pris entre une et deux minutes avant qu’il ne disparaisse », affirme M. Azmy. Le procureur général d’Egypte a d’ailleurs demandé à la France et à la Grèce de lui fournir tous les enregistrements et données relatives au vol MS804. air-journal_Egyptair MS804 aviso francaisCôté recherches, l’enquêteur Hani Galal a affirmé sur la chaine de télévision égyptienne CBC que si les boîtes noires sont retrouvées en bon état, « leur contenu sera analysé en Egypte » ; c’est seulement en cas de dommages, subis par les enregistreurs des données de vol et des conversations du cockpit, qu’elles seront envoyés à l’étranger. Il n’a pas précisé vers quel pays. Leur localisation est prioritaire, et le patrouilleur de la Marine Nationale française Enseigne de Vaisseau Jacoubet est arrivé sur zone lundi pour participer aux recherches. A son bord, deux officiers de police judiciaire, du renfort médical et des équipements mortuaires en cas de repêchage de débris ou de restes humains – sa mission principale ; mais aussi deux hydrophones dont un installé sur un robot sous-marin, qui pourraient aider à entendre puis localiser les signaux émis par les balises de détresse de l’A320, une fois la zone de l’impact déterminée. Rappelons que l’Airbus A320 d’Egyptair a décollé le 18 mai à 23h09 de l’aéroport de Paris-Charles de Gaulle à destination du Caire, avec à son bord deux pilotes, cinq PNC, trois agents de sécurité  et parmi les passagers trente Egyptiens, quinze Français, deux Iraquiens, un Belge, un Canadien, un Algérien, un Britannique, un Portugais, un Koweïtien, un Saoudien, un Soudanais et un Tchadien (avec de possibles doubles nationalités). Immatriculé SU-GCC et livré neuf en novembre 2003, l’appareil avait à ses commandes le commandant de bord Mohamed Said Shoukair ayant accumulé 6275 heures de vol, dont 2101 en A320, tandis que son copilote Mohamed Mamdouh Ahmed Assem avait 2766 heures de vol à son actif. La météo était bonne, et la compagnie assure que les visites de maintenance n’ont décelé aucun problème avant la catastrophe ; aucune matière dangereuse ne figurait dans la liste du fret embarqué.