L’Airbus A320 de la compagnie aérienne Egyptair qui s’est écrasé dans la Méditerranée le 19 mai, tuant les 66 personnes à bord, ne présentait aucun problème technique avant de décoller. L’Egypte a démenti hier des informations concernant une explosion en vol, tandis que la recherche des boîtes noires n’a toujours pas donné de résultat. Selon le quotidien officiel Al Ahram du 24 mai 2016, le carnet technique de l’A320 de la compagnie nationale égyptienne, qui effectuait le vol MS804 entre l’aéroport de Paris-CDG et Le Caire avec 56 passagers dont 30 Egyptiens et 15 Français, sept membres d’équipage et trois agents de sécurité, ne signale aucun problème d’ordre technique avant le départ. Le journal a publié une copie du livret validé par le pilote, et rapporte aussi l’envoi de onze messages par l’appareil après son décollage à 23h09 : deux concernent le fonctionnement normal des moteurs, mais un autre après 3h17 minutes de vol indique une montée de la température dans le cockpit. Une information concordant avec les messages ACARS révélés ce weekend et mentionnant la présence de fumée à bord, dont le BEA assure que l’on ne peut tirer aucune conclusion sur ce qui s’est passé à bord. Les autres messages ont été émis « pendant les trois minutes précédant la disparition des écrans radar » de l’A320, d’après le journal. L'Autorité égyptienne de médecine légale a démenti hier les informations de source anonyme selon lesquelles les examens des premiers restes humains retrouvés dans la zone du crash suggèrent une explosion en plein vol de l’avion d’Egyptair. La petite taille des quelque 80 restes humains récupérés, « le plus gros de la taille de la paume de la main, va dans le sens d’une explosion », affirmait l’expert légiste citant aussi des traces de brulures. « Tout ce qui a été publié à ce propos est absolument faux et repose sur de simples suppositions qui ne viennent pas de l'Autorité de médecine légale », déclare son directeur Hicham Abdelhamid dans un communiqué repris par l'agence Mena. La Grèce a confirmé qu’elle fournira aujourd’hui aux autorités égyptiennes les données de suivi radar et les conversations entre son contrôle aérien et les pilotes du vol MS804, tout en maintenant sa version sur les virages brutaux effectués par l’avion avant sa disparition des écrans radars – une version contestée par l’Egypte. Les recherches menées en Méditerranée par des navires et avions égyptiens, grecs, français, chypriotes et américains n’ont toujours pas permis de localiser les boîtes noires, seules à même de décrire les derniers instants du vol MS804, ni des débris de taille importante de l’avion disparu. Ces enregistreurs de vol pourraient se trouver à 3000 mètres de profondeur, environ 290 kilomètres au nord d’Alexandrie ; leurs balises de détresse peuvent émettre pendant une trentaine de jours. air-journal_Egyptair MS804 crash recherches navales