Le gestionnaire de l’aéroport de Moss-Rygge, à 60 kilomètres d’Oslo, a annoncé sa fermeture le 1er novembre, la compagnie aérienne low cost Ryanair y ayant annoncé la fermeture de sa base en raison de l’imposition d’une nouvelle taxe passager. Depuis janvier dernier, l’aéroport norvégien avait prévenu que tout maintien de la nouvelle taxe passager de 80 couronnes (environ 8,6 euros), qui entre en vigueur le 1er juin dans tout le pays, entrainerait cette conséquence : la low cost irlandaise a en effet annoncé de longue date la fermeture de sa base à Rygge, où quatre Boeing 737-800 sont stationnés, si le gouvernement ne change pas d’avis. Elle expliquait alors que « ce pas en arrière du gouvernement norvégien va effacer les avantages de coûts durement gagnés par les petits aéroports régionaux face à la concurrence avec le monopole d’état Avinor, mettant en péril les emplois norvégiens et la croissance du tourisme ». Ryanair a maintenu depuis le silence sur sa décision, mais devrait faire une annonce la semaine prochaine selon thelocal.no ; si la fermeture de la base est accompagnée d'un retrait total, l’aéroport perdra 31 routes d’un coup (dont celles vers et depuis Béziers ou Charleroi), soit 1,1 million de passagers par an. Ne resterait plus alors à Rygge que Norwegian Air Shuttle et ses trois lignes vers l’Espagne. Rappelons qu’en janvier dernier, le quotidien Aftenposten affirmait hier que Ryanair avait obtenu des créneaux de vol à l’aéroport d’Oslo-Gardemoen, principale plateforme de la capitale. La low cost aurait obtenu trois vols quotidiens entre Oslo-Gardemoen et sa base de Londres-Stansted, un axe où elle ferait face à British Airways (depuis Heathrow), SAS Scandinavian Airlines (vers Heathrow) et Norwegian Air Shuttle (depuis Gatwick) ; Ryanair relie déjà Stansted à Rygge et à Torp-Sandefjord (où Norwegian se pose également en provenance de Gatwick). Sept autres paires de slots lui auraient été accordés pour lancer un vol quotidien entre Gardemoen et Vilnius en Lituanie (face à SAS Scandinavian Airlines et Norwegian). Le journal norvégien précisait alors que Ryanair n’avait pas encore confirmé l’utilisation de ces créneaux, ce qui reste vrai à ce jour – mais pourrait changer la semaine prochaine. La nouvelle taxe passager, incorporée dans le budget 2016 par le très vert Parti Libéral qui y voit un moyen de freiner la demande pour un transport aérien jugé trop polluant, devrait rapporter quelques 227 millions de dollars à l’état. Elle n’a pas provoqué la colère de la seule Ryanair : SAS Scandinavian Airlines a menacé de diminuer sa desserte des petits aéroports dans le nord de la Norvège, suivie sur ce terrain par Norwegian. Et selon ch-aviation, Wizz Air et Wideroe menacaient également de réduire la voilure à Oslo-Torp… La fermeture de Rygge entrainerait la suppression de 500 emplois directs selon thelocal.no, et de 500 autres indirects. Le site explique que la Première ministre Erna Solberg a défendu sa position sur les réseaux sociaux, arguant qu’aucun aéroport du pays « ne fermera uniquement en raison de la taxe ». Elle soutient que dans ce cas précis, Ryanair aurait décidé de ne plus utiliser l’aéroport « alors qu’il ne semble pas vouloir quitter les autres plateformes du pays » ; et elle regrette que l’aéroport de Moss soit devenu « tellement dépendant » de la low cost. « Ce gouvernement ne cèdera pas à la pression de Ryanair au sujet d’une taxe approuvée par le parlement et qui va en principe vers une transition verte ».