Le tribunal de Bobigny a renvoyé à la rentrée le procès de seize salariés de la compagnie Air France, poursuivis après les violences lors du Comité Central d’Entreprise le 5 octobre dernier. Lors d’une audience ce 27 mai 2016 à Bobigny, le tribunal a accédé aux demandes des avocats et a renvoyé le procès à la prochaine rentrée, avec deux dates retenues : le 27 et 28 septembre. Le président du tribunal a en effet estimé qu’il aura besoin de deux jours pour entendre toutes les parties et témoins, alors qu’une seule journée était prévue pour juger seize personnes. Cinq employés, tous membres de la CGT, sont poursuivis pour violence en réunion et encourent des peines de trois ans de prison et 45.000 euros d'amende ; les onze autres sont poursuivis pour dégradations en réunion. Ils sont accusés sur la foi de témoignages et de vidéos tournés lors des incidents du 5 octobre, quand des manifestants avaient envahi le lieu de réunion du CCE d’Air France, prenant à partie les dirigeants présents. Ils voulaient protester contre l’annonce de 2900 suppressions de postes dans le cadre de Perform 2020 y compris via des licenciements secs, une première dans l’histoire de la compagnie. Parmi les présents à l’audience figuraient l’ancien Directeur des ressources humaines d’Air France Xavier Broseta, et le responsable de l'activité long-courrier Pierre Plissonnier : les images les montrant fuyant les échauffourées avec leurs chemises déchirées avaient fait le tour du monde. Quatre des cinq employés accusés de violences en réunion ont été licenciés, le cinquième étant protégé par son statut de représentant syndical ; les autres avaient fait l’objet de mesures disciplinaires, avec des suspensions sans solde de 15 jours.