Boeing étudierait la possibilité d’installer sur son 737 MAX 9 des moteurs plus puissants, toujours fournis par CFM, afin de combler le retard pris sur l’Airbus A321neo. Un défi autant technologique que financier qu’il n’a pas commenté. L’avionneur américain étudierait selon des sources citées par Reuters la possibilité de lancer un nouveau monocouloir surnommé 737 MAX 10, qui serait le MAX 9 équipés des réacteurs LEAP-1A utilisés par l’A321neo (en version modifiée) plutôt que les LEAP-1B moins puissants mais plus petits. Cet ajout de puissance permettrait d’augmenter le rayon d’action du plus gros des 737 remotorisés, tout en ajoutant 12 passagers voire plus aux 180 de l’aménagement standard bi-classe (12+168) via un allongement du fuselage (le standard bi-classe de l’A321neo est de 206 places). Mais les  problèmes techniques de ce changement de moteur sont évidents : le 737 MAX 10 nécessitera un nouveau train d’atterrissage pour augmenter sa garde au sol, de nouvelles nacelles et probablement une modification des ailes, autant d’éléments qui devront faire l’objet de nouvelles certifications et donc d’autant de délais. Le coût de ces modifications est estimé selon les sources entre un et deux milliards de dollars, quand la remotorisation de la famille A320 a coûté environ un milliard de dollars. Et les compagnies aériennes y perdraient la commonalité de la gamme 737 MAX. Boeing est coincé entre le résultat des ventes de monocouloirs remotorisés, sur lesquelles Airbus a pris de l’avance en particulier pour le plus gros modèle de la gamme (79% de parts de marché), et sa réflexion sur le remplacement du 757-200 – dont l’arrêt de la production a profité à l’A321neoLR (version à long rayon d’action), sur un marché estimé à mille appareils. Le risque financier en particulier du 737 MAX 10 n’est pas le bienvenu quand il développe déjà les 777X, et que de plus en plus d’analystes posent des questions sur la gestion du financement du 787 Dreamliner. Et le remplaçant du 757, s’il est construit, pourrait coûter quelque 15 milliards de dollars. Ni l’avionneur ni CFM n’ont fait de commentaires, le motoriste soulignant qu’il n’y a pas de raison légale empêchant le développement d’un LEAP-1A plus puissant. Cette rumeur a en tout cas fait sourire le directeur commercial d’Airbus John Leahy : lors des Innovation Days à Hambourg en début de semaine, il a déclaré à Challenges avoir surnommé le MAX 10 « Mad MAX ». Mais il ne rit pas trop fort, le programme A320neo étant entaché par les problèmes rencontrés par les moteurs Pratt & Whitney (le LEAP-1A vient cependant d’être certifié)… Rappelons que la campagne de certification du 737 MAX 8 continue, avec quatre avions prenant part aux essais en vol. air-journal_Boeing 737 MAX 8 quatre essais