Les compagnies aériennes iraniennes pourraient acheter des avions Boeing avec des euros, plutôt qu’en dollars pour contourner le système financier américain, qui ne s’ouvre pas assez à l’Iran, a suggéré jeudi 2 juin un responsable de Boeing.

Le constructeur américain a  entamé des discussions avec « au moins deux » transporteurs aériens iraniens, incluant la compagnie nationale Iran Air, mais pas la compagnie privée Mahan Air, leur proposant tous les modèles actuellement en production dans ses lignes d’assemblage. Il y aurait un « intérêt positif » de la part des Iraniens « avec beaucoup d’opportunités encore pour Boeing» , a fait savoir Marty Bentrott, vice-président Boeing pour les ventes au Moyen-Orient. Rappelons qu’Airbus a déjà conclu une méga-commande avec ce pays (118 avions dont 12 A380 pour 27 milliards de dollars).

Le constructeur Boeing a bien été autorisé à engager des négociations avec l’Iran depuis l’accord international intervenu en janvier sur le nucléaire iranien. Si elles lui permettent  discuter des capacités techniques de ses appareils, des besoins des compagnies aériennes et de finaliser les termes généraux et les conditions de transaction, y compris sur les prix,  l'avionneur devra toutefois demander l’autorisation au Trésor américain si elle veut terminer la vente dans ce qui est considéré comme l'un des derniers grands marchés inexploités pour les avions récents. Bentrott a refusé de préciser quand Boeing pourrait demander cette licence de vente. « Nous devons juste nous assurer que nous suivons toutes les directives appropriées », a-t-il dit.

Mais, même avec cette autorisation, d’autres obstacles apparaissent pour finaliser l’accord notamment parce que l’Iran n’a toujours pas un accès libre à son système financier et aux dollars. « Nous allons devoir trouver un moyen collectivement pour parvenir à financer les actifs ». Questionné sur le sujet, il a évoqué que la vente en une monnaie alternative comme l’euro était une des options envisageables.

En effet, malgré la levée  des sanctions financières liées au nucléaire en janvier dernier, ouvrant la voie à Airbus qui n’a pas tardé à enregistrer une jolie commande, les Etats-Unis maintiennent la plupart des sanctions contre l’Iran, pour différentes causes (parrainage du terrorisme notamment ou d’autres remontant à la révolution de 1979).

En parallèle, Bentroot a en outre annoncé que des pourparlers ont bien été engagés pour la vente de 737 à deux compagnies low cost du Moyen-Orient, Salam Air, 1ère low cost du Sultanat d’Oman et Flyadeal, nouvelle low cost filiale de Saudia en Arabie Saoudite. Ces deux compagnies prévoient de commencer leurs opérations en 2017, Salam Air étant la première susceptible de lui acheter quelques exemplaires de son monocouloir fétiche.