Alors que quatre jours de grève des pilotes vont perturber les voyages des passagers d’Air France jusqu’à mardi 14 juin, le SNPL france Alpa s’explique dans une lettre datée du dix juin et intitulée  : « Où êtes-vous Monsieur le Président ? ».

Le SNPL rappelle tout d’abord que la direction d’Air France a refusé « de prendre des engagements » sur ces revendications, notamment sur le retour à une répartition équitable de l’activité et des investissements entre Air France et KLM et ce, même si elle reconnaît enfin que la demande des organisations professionnelles est “légitime et pertinente”.»

« En faisant le choix de mobiliser ses ressources au seul profit de la gestion de la grève », la direction d’Air France « reconnaît implicitement se soustraire à la recherche de solutions qui permettraient de l’éviter », indique le bureau du SNPL qui comptabilise seulement 3 réunions avec les organisations professionnelles en 6 jours, aucune depuis mercredi, et rien de programmé...

« Les modalités raisonnables choisies par le SNPL en prévision de ce conflit sont pourtant inédites et visaient à laisser du temps à la négociation », souligne-t-il.

Les représentants des pilotes ne comprennent pas que des « solutions justes, susceptibles de rétablir des équilibres de production dans un calendrier raisonnable au bénéfice de toute l’entreprise Air France se heurtent à une fin de non-recevoir de leur direction ». « Ces demandes sont, en effet, compatibles avec le plan d’investissements du groupe puisqu’elles consistent uniquement à répartir différemment des investissements déjà prévus. »

air-journal_Air France-KLM Janaillac« Le Président Janaillac se dit prêt à corriger l’équilibre de production entre Air France et KLM, l’une des clefs de ce conflit, a conclu Philippe Evain, Président du SNPL Air France ALPA. Ces paroles doivent maintenant se transformer en actes. Et il doit en être de même pour nos autres revendications. Il reste encore du temps avant le début de la grève… » Rappelons que Jean-Marc Janaillac doit remplacer Alexandre de Juniac (en partance pour prendre la tête de l’IATA) au poste de PDG du groupe Air France- KLM avant la fin de cet été.

Selon une estimation de la Tribune, le SNPL demandait l'introduction de 27 gros-porteurs d'ici à 2020 afin de rééquilibrer l’activité d’Air France avec celle de KLM, une revendication qui se chiffre en milliards d’euros selon le quotidien économique. Ce que conteste le SNPL qui évoque un « coup zéro « : « ça ne demande pas d'acheter des avions à la fin de la semaine ni d'avoir une croissance à 15%, il suffit juste de changer la répartition du nombre d’avions nouveaux déjà programmés, en accordant la priorité à Air France sans faire décrocher KLM ».