Le mouvement de grève entamé vendredi 10 juin par le syndicat des pilotes suédois (SPF) continuait hier samedi obligeant la compagnie scandinave SAS Scandinavian Airlines à annuler la majorité de ses vols opérés par des pilotes suédois.

« Les vols avec des pilotes danois et norvégiens, ainsi qu'avec nos partenaires aériens, sont prévus pour fonctionner normalement », indiquait hier la direction de SAS Scandinavian. Le syndicat de pilotes suédois SPF a appelé 400 de ses membres à faire grève sur les vols court-courriers. Les vols intérieurs et européens depuis la Suède sont annulés, affectant plusieurs milliers de passagers. Les vols long-courriers en provenance de Suède aux États-Unis continuent à se dérouler comme prévu. Au total dans la journée de samedi, plus de 20 000 passagers ont été affectés par l'annulation de 159 vols. La grève éclate après que SPF a rejeté la proposition des médiateurs en vue d’un accord sur des salaires plus élevés et une meilleure sécurité de l’emploi.

« Il est profondément regrettable que nos clients soient touchés par ce conflit. Nous avons été à l'écoute des revendications de l’association de pilotes et avons proposé un contrat qui soit sur la même ligne qu'avec celui conclu avec l’association de pilotes norvégiens. Malgré cela, SPF a choisi le conflit. Notre priorité est maintenant de prendre soin de ces passagers touchés par la grève et les aider de la meilleure façon possible », a commenté Karin Nyman, vice-président en communications de SAS.

SAS aurait accepté un certain nombre de demandes de SPF, comme une nouvelle échelle salariale, la révision du salaire dans le cadre du règlement salarial central en Suède et l'évolution des règles de  temps de loisirs et temps partiel. Dans le même temps, le projet d'accord se dit conforme à l'accord que les pilotes norvégiens ont accepté.

SAS vient juste de déclarer des pertes, sur le premier semestre de son exercice comptable en cours, de 9 millions d’euros, presque 5 fois moins élevées qu’à la la même période un an plus tôt. Son plan d’économies engagé en 2015 a été revu à la baisse en 2016 dans un soucis de garder un « service de qualité élevé » et devrait lui faire économiser 75 millions d’euros cette année au lieu des plus de 100 millions d’euros prévus initialement. Il est prévu qu’il lui fasse économiser un total de 230 millions d’euros (2,1 milliards de couronnes suédoises) dans la période 2015-2017.

Les mesures de réduction de coûts comprennent notamment la sous-traitance de certaines activités au sol sur ses principaux hubs de Copenhague, Oslo et Stockholm et l’externalisation de liaisons régionales de faible distance, donc moins évidentes à rentabiliser avec de "gros avions" comme des Airbus A320 ou Boeing 737, à quatre compagnies aériennes partenaires.