Les pilotes néerlandais de KLM sont contre la grève de leurs collègues français d'Air France et ils le font savoir clairement. "Le VNV désapprouve la grève ici et maintenant car toutes les voies menant à une solution n'ont, selon nous, pas été explorées", écrit le Syndicat des pilotes de ligne néerlandais (VNV) dans une lettre interne envoyée vendredi à ses membres. Les actions en France provoquent chez ses membres "beaucoup d'inquiétudes et d'exaspération", écrit le VNV, qui dit "partager l'incompréhension, aussi bien provoquée par le moment choisi pour l'action que par le contenu" des revendications. Pour rappel, le Syndicat national des pilotes de ligne français (SNPL) réclament un rééquilibrage du partage des activités entre Air France et KLM, défavorable, selon le syndicat, à la compagnie française depuis quelques années. Le SNPL proteste également contre la décision d'Air France de modifier certaines règles de rémunération. Des articles de journaux néerlandais ont fait état de rumeurs sur une éventuelle volonté de faire désormais partir de Paris certains avions du partenaire néerlandais KLM qui décollaient jusqu'alors d'Amsterdam, ce que la direction d'Air France a "formellement démenti". Avec cette dernière grève des pilotes français, les relations franco-néerlandaises ne vont pas s'améliorer au sein du groupe Air France-KLM. Lors d'un voyage de presse récent, le journaliste d'Air-journal, auteur de ces lignes, entendait ses confrères néerlandais et certain personnel de KLM utiliser le terme "Air Lazy" ("Air Paresseux") pour désigner Air France.  Mais est-ce que tous les pilotes d'Air France sont "paresseux" comme le pensent les Néerlandais ?  Samedi, la direction d'Air France a demandé à un huissier d'effectuer un constat sur le nombre de pilotes grévistes, rapporte Le Point. L'huissier a relevé 128 pilotes grévistes sur 824 pouvant être engagés, soit seulement 15,5 % en moyenne (9 % en long-courrier et 22 % en moyen-courrier et domestique).