L’Autorité aéronautique civile du Cameroun (CCAA) a décidé de suspendre les vols de la compagnie aérienne surendettée Camair-Co vers l’Europe.

Pour expliquer sa décision de restreindre son certificat de transporteur aérien « en excluant la zone Europe », Paule Assoumou Koki, directrice de CCAA évoque un « état d’impréparation » à un audit majeur  de l’AESA qui compromet ses perspectives d’exploitation eu Europe « mais également entame la crédibilité de l’ensemble de l’aviation camerounaise ». Pour rappel, Camair-Co dessert Paris CDG depuis Douala en concurrence avec Air France.

Jean Paul Nana Sandjong, directeur général de Camair-co, a réagi à la décision de CCAA, et dénonce des raisons « inexactes ». Selon lui, Camair-co, n’a « enfreint, aucune des lois, règles et autres textes, qui régissent l’exercice de l’aviation civile au Cameroun».

Certains analystes estiment que Camair-Co, compagnie très endettée que le gouvernement camerounais soutient à bout de bras avec 1,5 milliards de francs Cfa versés tous les mois, commence à devenir davantage une charge qu’un atout pour le pays. D’autant que les créanciers se font de plus en plus menaçants auprès de Camair-Co. Dont Ethiopian Airlines, qui a assuré la maintenance du 767-300,  ou Honeywell (données de navigation aériennes), et qui réclament avec d’autres fournisseurs le paiement immédiat de leurs prestations. Selon le Financial Afrik du 20 juin, le 767-300ER de Camair-Co, surnommé « le Dja », restait justement cloué au sol au sortir d’une maintenance pour facture non réglée.

Edgar Alain Mebe, ministre camerounais des Transports évoque quant à lui une « compagnie nationale confrontée à des difficultés incontestables ». « Les charges sont largement supérieures aux recettes d’exploitation et le déficit d’exploitation est d’environ 1,5 milliard (de francs Cfa) par mois », selon lui. La dette fournisseur est « extrêmement lourde » avec 35 milliards de francs Cfa et très préoccupante car beaucoup d’entre eux (loueurs d’avions, fournisseurs de carburant, assistance au sol…) sont susceptibles de faire arrêter comme ils le souhaitent l’activité de Camair-Co s’ils ne récupèrent pas leurs créances dans les plus brefs délais.