Les tirs et explosions déclenchés par trois terroristes à l’aéroport d’Istanbul-Atatürk ont fait au moins 41 morts dont 13 étrangers et 239 blessés. L’attentat n’a toujours pas été revendiqué, la plupart des services de sécurité blâmant l’EI. Le trafic aérien est quasiment normal ce matin. Parmi les victimes de l’attaque du 28 juin 2016 contre le principal aéroport de Turquie figurent 28 Turcs, cinq Saoudiens, deux Irakiens et des ressortissants de Tunisie, de Chine, de Jordanie, d’Ouzbékistan, d’Iran et d’Ukraine, selon les dernières informations officielles. Le nombre de blessés a été revu à la hausse pour atteindre 239, dont environ 40 dans un état critique (130 étaient encore hospitalisés mercredi soir), et deux Français légèrement touchés. Le déroulement de l’attentat semble un peu plus clair d’après le Premier ministre turc Binali Yildirim, même si la chronologie reste floue : les trois hommes sont arrivés au Terminal international de l’aéroport en taxi à 21h50, et après avoir renoncé à passer les contrôles de sécurité, ont pris leurs armes cachées dans des bagages et ont ouvert le feu pour créer la panique chez les passagers et attirer les forces de sécurité. L’un d’eux serait ensuite entré dans le hall de départ, continuant à tirer au hasard avant de rejoindre son comparse un étage plus bas dans le hall des arrivées. Des échanges de tirs ont eu lieu avec la police, l’un des terroristes étant blessé et se faisant exploser alors qu’il gisait au sol, tandis que l’autre déclenchait sa bombe (certains officiels affirment que cette explosion a eu lieu au niveau départs et plus tôt). Le troisième homme serait resté dehors avant de déclencher lui aussi sa ceinture d’explosifs, visant apparemment les passagers sortis du terminal, sans que l’on sache avec certitude si c’était avant ou après les deux autres. Selon l’agence Anadolou, une Kalashnikov, un pistolet et deux grenades ont été retrouvés près des corps des terroristes, qui ne seraient pas turcs d’après une télévision locale – une information toujours pas confirmée, comme celle affirmant que toutes les victimes sauf une ont été tuées par balles. Les médias turcs ont également diffusé des vidéos montrant selon eux les suspects, toujours sans confirmation officielle. Aucune revendication de l’attentat n’a été faite hier, mais l’EI reste le principal suspect selon les dirigeants turcs et la majorité des services de renseignement ; le groupe ne revendiquerait que rarement ses attaques sur le sol turc. La majorité des vols prévus ont été opérés hier, avec de nombreux retards au décollage en raison d’un renforcement des contrôles de sécurité ; des passagers ont raconté comment ils traversaient les terminaux encore jonchés de débris. L’aéroport avait retrouvé un visage presque normal dans la soirée, et moins d'une dizaine d'annulations de vol sont affichées mercredi matin. Rappelons qu’après l’attentat à l’aéroport de Bruxelles-Zaventem le 22 mars dernier, les premiers vols n’avaient repris que douze jours plus tard.